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Après un premier pas en direction du mot « temps », j’ai voulu cheminer plus loin et « enquêter » sur ce mot relatif à la météorologie, au climat et aux saisons. Interpellés par le réchauffement climatique (nié par certains) et les dérèglements avec de nombreuses catastrophes climatiques itératives, beaucoup de scientifiques se sont penchés sur ce sujet. C’est d’abord une citation de André Malraux qui fait office de lien avec l’ article précédent et va servir d’introduction.
« Il existe une télévision pour passer le temps et une autre pour comprendre le temps ».
Ce sont des tableaux de sable qui vont orchestrer ce nouvel article, car en parallèle à l’écriture du blog, la création de tableaux de sable occupe beaucoup mon « temps ». Avant d’aborder ce vaste thème que représentent le climat et la météorologie ce sont les saisons qui vont permettre de rentrer dans le vif du sujet.
Mais que sont les 4 saisons? Sur le plan musical on pense évidemment aux « quatre saisons » de Vivaldi!!! Sur le plan astronomique, c’est un intervalle de « temps » (de 3 mois: période caractérisée par une relative constance du climat et de la température) entre solstice et équinoxe. L’alternance climatique est due à l’inclinaison des pôles de la terre combinée à sa révolution elliptique autour du soleil durant 365,24 jours (l’axe de la terre est incliné à 23° par rapport à son plan de révolution). Ainsi au cours de sa révolution autour du soleil, la terre lui présente alternativement son hémisphère Nord ou son hémisphère Sud ce qui provoque les variations saisonnières. Les saisons dépendent plus de l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre sur son orbite que de sa distance Terre-Soleil (aphélie=plus loin et périhélie= plus près).
Aussi loin que remontent mes souvenirs d’enfant, loin alors des considérations scientifiques sur les saisons, c’est l’apprentissage de la lecture à l’école primaire qui m’avait fait rêver avec des textes et poésies (malheureusement tous ces livres ont disparu au cours du temps et lors de déménagements…).
Mais c’est toujours la magie qui opère lors de ces changements de saisons. Ce sont les couleurs flamboyantes d’automne avec les balades en forêt; ce sont aussi les brumes qui jettent leurs voiles sur la vie matinale et portent à la rêverie; c’est aussi la pluie qui engendre la tristesse. C’est une atmosphère froide et feutrée, avec des paysages vêtus d’un blanc manteau, lors de promenades en hiver; ce sont aussi des étangs et des cascades gelés et des myriades de glaçons accrochés ça et là qui scintillent dans un rai de soleil; mais c’est aussi l’histoire triste de « la petite fille aux allumettes ».
Ce sont les chants d’oiseau le matin au réveil, au printemps; c’est aussi l’éveil de la nature avec les bourgeons puis les arbres qui reprennent vie et la végétation en fleurs, avec une riche palette de toutes les couleurs; c’est alors que le sourire renait. Puis vient le soleil estival qui réveille les vieilles pierres et révèle l’éclat doré des champs de blé et une certaine joie de vivre, puis c’est l’apaisement quand il jette ses derniers feux au crépuscule à l’horizon…
« Est-ce que la science en expliquant les couchers de soleil, tue leur magie. » Hubert Reeves
Autant de tableaux à peindre ou à « capturer » avec un objectif photo qui permettent de mettre les soucis en sourdine et profiter de l’instant présent et rester zen (« carpe diem »)!!!
Quelle est donc la différence entre climatologie et météorologie? Une composante temporelle et spatiale les différencie. La météo est définie par des valeurs instantanées, locales de température, de précipitations, de pression, d’ensoleillement… Ces données sont fournies par les stations météorologiques, des ballons-sondes ou des satellites. De nombreux instruments de mesure permettent de comprendre les phénomènes atmosphériques (comme les baromètres pour la pression atmosphérique, le pluviomètre pour les précipitations, l’anémomètre pour la vitesse du vent..). La météorologie étudie donc des phénomènes atmosphériques (les nuages, le vent, la pluie…), et traite de la mécanique des fluides (air et eau) et de la thermodynamique. C’est une science pluridisciplinaire qui fait appel à la physique, la chimie, les mathématiques et permet d’établir des prévisions sur l’évolution du temps à partir de modèles mathématiques. C’est l’étude du temps à cours terme dans des zones ponctuelles.
Je m’arrête un instant sur des réflexions d’Einstein, scientifique de génie et grand penseur:
« L’éternel mystère du monde est son intelligibilité »
« Tant que les lois mathématiques renvoient à la réalité, elles ne sont pas absolues, et tant qu’elles sont absolues, elles ne renvoient pas à la réalité »
« La plus belle chose que nous puissions éprouver, c’est le côté mystérieux de la vie. C’est le sentiment profond qui se trouve au berceau de l’Art et de la science véritable »
Quant à l’étude du climat, c’est une science (la climatologie) qui étudie les évènements météorologiques sur une longue période (d’au moins 30 ans pour établir une moyenne significative). Elle relève d’une étude statistique (avec des mesures annuelles et mensuelles) des conditions de l’atmosphère terrestre (températures, ensoleillement, vitesse des vents, humidité de l’air, précipitations que sont la pluie, la neige, la grêle et le grésil…), dans une région donnée pendant une période donnée. La grande diversité des climats dépend non seulement des conditions atmosphériques mais aussi astronomiques et océaniques (les océans sont le principal réservoir de l’humidité et de la chaleur capturée). La position des courants marins et leur température de surface influent sur une grande partie du climat. Le phénomène El Niño (courant côtier saisonnier chaud au large du Pérou et de l’Équateur peut être à l’origine de variations climatiques régionales sur quelques années. Les continents et le relief influent sur la distribution des précipitations et de la chaleur en introduisant des barrières physiques aux échanges océans- atmosphère.
Les premières prévisions météorologiques datent de l’antiquité chinoise basées sur l’observation des nuages (cirrus, status, cumulonimbus, altocumulus, nuages nacrés, nuages noctulescents…) Actuellement c’est l’informatique qui est au cœur de ces prévisions, gérant et traitant toute la collecte de données mondiales.
La classification des climats la plus connue (de Köppen) comporte:
–Les climats tropicaux humides, de part et d’autre de l’Équateur avec une saison sèche et une saison humide
–Les climats tropicaux secs dans les régions désertiques ou semi-désertiques des grandes zones continentales-Les climats subtropicaux (2 types: climat méditerranéen et climat subtropical humide) subissant l’influence de masses d’air tropicales apportant de fortes chaleurs en été, et une saison froide modérée sous l’influence de masses d’air polaire
–Les climats tempérés avec une saison froide en hiver et une saison chaude en été (2 types: climat océanique avec une amplitude thermique faible, influencé par la proximité océanique, et climat continental avec une amplitude thermique plus importante et une distinction entre climat semi-continental et climat hyper-continental)
–Les climats sub-arctiques appelés aussi tempérés froids (forêt boréale ou Taïga), dans différents pays Canada, Russie, Nord-Est de la Chine…
–Les climats polaires froids toute l’année (Groenland, Antarctique, côtes Nord de l’Europe, l’Asie, l’Amérique).
La diversité des climats est importante avec aussi des climats régionaux (en fonction de phénomènes météo particuliers comme le sirocco, vent venu du désert ou l’effet de foehn en Alsace) et des climats locaux voire des micro-climats (en fonction des configurations environnementales, les reliefs comme dans le climat montagnard, les particularités du milieu dans un climat urbain…). L’étude de l’évolution du climat au fil des millénaires à intéressé de nombreux scientifiques (géologues, archéologues, historiens…) et a été sujet à discussions (scientifiques, écologiques, médiatiques, politiques …). Le climat tient compte d’un grand nombre de paramètres comme la composition de l’atmosphère (émission de gaz à effet de serre, éruptions volcaniques, les incendies de grandes forêts..), la dérive des continents, les variations d’énergie transmises par le soleil, les calottes glacières polaires.. Les grandes ères climatiques (glaciation, sécheresse) sont dues aux variations de l’orbite et de l’inclinaison de l’axe de rotation de la terre. Les effets de l’activité humaine sont aussi incriminés dans les variations climatiques (pollution atmosphérique, déboisement, l’effet de serre…). Ainsi le réchauffement actuel de la planète, dû en partie à l’activité humaine, pourrait en effet bouleverser la périodicité astronomique des climats.
Hubert Reeves, entre autres scientifiques, a lui aussi interpellé la communauté internationale sur ce réchauffement climatique :
“Nous naviguons en eaux troubles et vraisemblablement de plus en plus chaudes.”
L’intensification de phénomènes climatiques extrêmes et les changements climatiques amènent les scientifiques à rechercher des réponses. Va-t-il y avoir une intensification marquée de différents phénomènes comme: les cyclones appelés aussi ouragans ou typhons (formés dans les régions tropicales, ils sont de fortes dépressions, à l’interface air-mer engendrant des précipitations abondantes et des vents violents), les tornades (elles sont des perturbations atmosphériques tourbillonnaires de grande intensité, mais de dimension limitée, accompagnées de vents violents), les tempêtes et les inondations, les canicules et la sécheresse… N’est-il pas déjà trop tard pour agir?
Ce domaine est tellement vaste, au vu de tous les documents scientifiques disponibles sur internet, qu’il est difficile d’en cerner le sujet et d’être synthétique. De même je ne vais pas décrire tout l’historique de la météorologie, avec son évolution dans le temps (scientifique et création d’instruments de mesure) et la science des prévisions (avec oracles et devins, puis science moderne apparue fin XIXème siècle). Je ne vais pas non plus citer de nombreux dictons apparus au Moyen Âge (reposant sur des connaissances antiques et des observations).
Je vais clore cet article par une pensée de Jean-Jacques Rousseau:
« Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l’obscurité, la lumière, les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme »
et une citation de Hubert Reeves à méditer…
« Les sciences nous racontent notre histoire, l’astronomie notre passé, et l’écologie notre avenir »
et l’une de ses nombreuses réflexions:
C’est la survie même de l’espèce humaine qui est aujourd’hui en jeu, avec le risque qu’elle disparaisse ».. Il n’y a pas que le réchauffement climatique qui nous menace : « En saccageant cet écosystème à un rythme effréné, en continuant à vivre avec l’injonction biblique d’une domination de l’homme sur une nature à notre service, nous réduisons considérablement nos chances de conserver une « vie vivable ».