« A ciel ouvert »

Sicile

Qui n’a pas été fasciné un jour par la couleur d’un ciel d’aurore ou de crépuscule

Ecosse

Sicile

Sicile

 

et le bleu du ciel qui se reflète dans une simple flaque ou une étendue d’eau?

Ecosse

Ecosse

Qui ne s’est pas assis pour se reposer, en prenant le temps de contempler un  coucher de soleil embrasant le ciel?

 

Sicile

 

Qui n’a pas admiré un ciel étoilé et la lune?

Ecosse

Qui ne s’est pas « perdu » dans les nuages en imaginant des personnages, des animaux, des êtres fantastiques?

Ecosse

Sicile

Qui n’a eu peur de ces gros nuages sombres qui présagent un orage, puis les éclairs qui sillonnent le ciel?

 

Qui n’a pas contemplé « le jeu de cache-cache » du soleil  avec ses rayons de lumière qui percent les nuages et diffusent dans le ciel

Ecosse

qui pigmentent des parcelles de verdure et des vieilles pierres

Ecosse

et qui scintillent sur un lac et  sur la mer?

 

Qui ne rêve pas de voir un jour une aurore boréale et le rayon vert?

Qui ne s’est pas extasié devant un arc-en-ciel parfait, voire un double arc-en-ciel?…

Arc en ciel-Art de Vie

 

Peintres et photographes y trouvent leur bonheur. Ils « capturent » ces moments éphémères sans cesse renouvelés et c’est la magie qui agit. Mais aussi des écrivains y trouvent des sources d’inspiration et bon nombre d’expressions, de citations, de dictons, de proverbes  s’emparent de ces sujets ( ciel, nuages, soleil, étoiles …).

La couleur du ciel agit aussi sur le moral et le psychisme, lumineux il appelle optimisme et joie de vivre et peut contribuer à une convalescence, sombre et gris, conjugué à d’autres facteurs il peut engendrer morosité et déprime. C’est à chacun d’y voir son ressenti…

Portail « ouvre-toi! »

Ecosse

Comme les escaliers, les portes et les fenêtres peuvent être des ouvertures vers l’imagination. Beaucoup d’artistes du Fantasy Art (trop nombreux pour les citer et que je vous laisse découvrir), ont retenu ce thème pour des échappées dans un monde fantastique. Des peintres (comme Magritte),  des publicitaires (comme pour le clan Campbell avec des portes de châteaux, d’abbayes ou en pleine nature), des cinéastes, des dessinateurs… beaucoup ont trouvé matière à inspiration.

J’en ai dessiné et peint beaucoup dans mes carnets de voyage.

Aquarelle-Ecosse

 

Ainsi que  les miroirs, elles peuvent apparaître comme un passage vers un autre monde étrange relevant de l’illusion et ou de l’imaginaire mais aussi  porter vers la réalité et la créativité. Larges baies vitrées elles apportent de la lumière pour les peintres  ou l’inspiration pour des écrivains (comme Victor Hugo à Guernesey). Elles passionnent aussi des photographes. Ils essaient de « capturer » l’instant magique perçu au travers d’un carreau ou d’une embrasure de porte.

Versailles

Ils peuvent aussi s’attarder vers une fenêtre ou une porte,  ouvertes sur l’extérieur, avec la vision d’un « tableau » remarquable à saisir, mais ils peuvent aussi prendre l’instantané d’une apparition  furtive derrière une fenêtre ou une autre alanguie devant une porte.

Chat-venise-encre

 

Les photographes prennent souvent des portes comme cadrage (sites archéologiques, abbayes, châteaux…).

 

Durant la journée, les fenêtres laissent passer la clarté du jour pour illuminer un endroit sombre. Avec les vitraux éclairés par le soleil, elles dévoilent en plus toute une palette de couleurs qui se reflètent sur le sol et les murs.

 

Mais aussi extérieurement avec leur effet miroir, elles réfléchissent leur environnement ou elles se reflètent sur l’eau.

Tunisie

 

Quand la nuit arrive,  les lampes allumées dans les maisons dévoilent des parcelles d’intérieurs. Ainsi à Venise quand on se balade sur le Grand Canal on peut rêver en imaginant les intérieurs de ces riches palais vénitiens.

 

Des fenêtres et des portes attirent aussi le regard de part leur style (comme l’Art nouveau) ou leur peintures (comme à Funchal à Madère). Parfois l’œil  du photographe est attiré par le détail d’une porte: serrure, heurtoir, texture, graffitis…

 

C’est donc tout un vaste sujet à aborder sous différents aspects avec « ouvertures » sur le réel ou l’imaginaire.

 

Mont Saint Michel

J’ai retrouvé quelques photos d’un parcours nocturne au Mont Saint Michel, sauvées de l’inondation de 2006.

Mont Saint Michel

Mont Saint Michel

Regard sur un banc

Banc-aquarelle - 2005
 
 
 

 

J’ai retrouvé dans mes carnets de dessins, une aquarelle d’un banc où était posé un livre. Retour alors sur le passé pour retrouver le générique de la série télévisée (les 4400) où j’avais été attirée par cette image. C’est une invitation au repos et à l’évasion par la lecture. J’ai toujours été attirée par des bancs en pierre où l’imaginaire peut errer dans ces parcs de châteaux et où on peut se reposer à l’ombre de grands arbres avec un livre en main. C’est ainsi que j’ai eu mon banc en pierre dans mon petit jardin sous un bouleau pleureur.

 

Banc de jardin

 

L’esprit s’évade à la lecture d’un livre. Je me rappelle, quand j’étais adolescente, de la lecture du « Grand Meaulnes » de Alain Fournier où je parcourais ce domaine mystérieux lieu d’une fête étrange. Plus tard ce sont des poésies qui m’ont fait voyager dans le temps comme la « Fantaisie » de Gérard de Nerval

Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.

Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C’est sous Louis treize; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue… et dont je me souviens !

 

Ou le « Colloque sentimental » de Paul Verlaine

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

– Te souvient-il de notre extase ancienne?
– Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne?

– Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? – Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! – C’est possible.

– Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
– L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

 

Depuis j’ai parcouru d’autres horizons, d’autres univers et je me suis assise sur bien des bancs, tous différents. Qu’ils soient en bois, en pierre ou métallique, ils ont tous leur histoire et ont accueilli tous ces gens qui faisaient une halte pour se poser, se reposer, « se bécoter sur les bancs publics », lire, dessiner, prendre des photos…  Que d’histoires à imaginer…

 

 

Je termine ce regard sur les bancs par une anecdote de voyage. Mon mari et moi, amateurs de photos, nous nous étions pris mutuellement en photo assis sur le même banc, mais chacun avec notre appareil.  Grâce à la magie de l’informatique et de photoshop mon mari a pu nous réunir sur le même banc. Et ce fut le départ d’un jeu où chaque fois que je vois un banc nous prenons une photo tour à tour, mais avec le même appareil photo maintenant. Ensuite c’est l’artiste informaticien-photographe qui nous réunit. Nous remercions avec un sourire de connivence les gens qui gentiment se proposent de nous photographier ensemble car « non merci ce n’est pas la peine »… Et le jeu s’est étendu et a dépassé le domaine des bancs: souches d’arbre, vieilles pierres, ancre de marine, paysages… l’imagination ne manque pas  pour faire des albums de « Voyages à deux ».

 

« L’âme du navire »

Je reprends cette évocation de Henri de Monfreid pour entrer dans l’univers des figures de proue.

Art de Vie

Il y a fort longtemps, durant un séjour près du littoral, une exposition ayant trait à la marine nous avait fait découvrir ces emblèmes légendaires. J’ai retrouvé la photo de la copie de la figure de proue de la Santa Maria de Christophe Colomb dans un livre acheté à cette occasion et que je recherchais désespérément.

Livre-Figures de proue-P.L.Nègre

Je pensais que celui-ci avait disparu lors du « naufrage » au cours d’une inondation en 2006 où nous avons perdu tant de souvenirs,  livres et photos. J’ai donc redécouvert ce livre parmi d’autres, acquis lors de nos voyages. C’est avec beaucoup de plaisir que je l’ai à nouveau feuilleté.

On attribuait des pouvoirs surnaturels et protecteurs à ces figures de proue,  sculptées dans le bois, situées à l’avant des navires, mais elles servaient aussi  à effrayer l’ennemi. On faisait ainsi appel aux divinités pour conjurer le mauvais sort et les dangers de la mer. Cette croyance en la clémence des Dieux est très ancienne ( Phéniciens, Egyptiens, Grecs, Romains…).

Poseidon-Musée de la Marine-Paris

Elles étaient les plus exposées aux assauts de la mer. A la fois décoratives et symboliques, mais aussi emblématiques, uniques et identifiables, très variées, elles représentaient aussi des images de richesse et pouvoir, véritables œuvres d’Art au XVIIIe siècle, pour des bateaux de roi et barques impériales.

Etrave de canot-Musée de la Marine-Paris

Malheureusement beaucoup ont disparu lors de combats, emportées par les flots, et rarement retrouvées: sur une épave au fond de la mer, accrochées à un filet de pêcheur,  ou échouées sur des plages…

Les drakkars des Vikings  utilisaient surtout la figuration du dragon pour impressionner l’ennemi et effrayer les mauvais esprits. On attribuait au dragon, créature légendaire, un pouvoir protecteur de trésors en Grèce antique, mais aussi contre les  esprits maléfiques des océans. Symbole de vie et de puissance en Chine, mais il est aussi  le  cracheur de feu qui figure les violences de la nature comme les orages avec tonnerre et éclairs. Dans le Christianisme il incarne le mal. Il hante l’imaginaire que ce soit dans la littérature, au cinéma ou dans les jeux vidéo.

D’autres figures de proues représentent des oiseaux: aigles ou oiseaux de nuit, cygne… L’aigle personnifie orgueil et puissance, le cygne aisance sur les flots.

Île d'Arran-Ecosse

 

Au Moyen Âge lions et griffons symbolisent la force. Puis des personnages mythiques héroïques apparaissent,  des figures féminines, des déesses, des gorgones, des sirènes.

Figure de proue de la copie exacte-Santa Maria-Christophe Colomb

Symbole de la féminité et de la tendresse, la sirène accompagnait alors des marins qui devaient affronter les terribles tourments de la mer. Attirés par leur voix mélodieuse, des marins se seraient perdus en mer. Selon des légendes (dans « l’Odyssée » de Homère), les lamantins seraient à l’origine de ces sirènes. Christophe Colomb y fera référence dans son carnet de bord trouvant qu’elles n’étaient pas aussi belles que les Anciens le prétendaient. Ces lamantins émettent des sons proches de la voix humaine, des « lamentations », gémissements et sifflements. De plus, lorsque la femelle lamantin allaite, ses glandes mammaires sont hypertrophiées. Le mythe des sirènes continue à alimenter l’imaginaire des « artistes » avec dessins, peintures,  sculptures…mais aussi tracés dans le sable sur des plages…

Ecosse - Shandwick

 

Certaines figures de proue s’inspirent de légendes. Il est tout un bestiaire qui sert de modèle :  animal légendaire comme la licorne mais aussi le cheval, des félins lion ou léopard, des animaux marins comme l’hippocampe mais aussi les dauphins amis des hommes.

Je termine par  Venise qui a été une grande puissance maritime avec des bateaux richement décorés, de même les gondoles. Mais au XVe siècle, quand elle devient une République, elle impose  couleur noire et forme de l’étrave uniforme avec un dessin qui la symbolise et montre son attachement à l’Eglise,

Gondole-Venise

 

et pour finir un dernier mot l’œil protecteur peint sur des coques de bateaux de pêcheurs, « l’âme du bateau ».