Depuis l’enfance, autant que je m’en souvienne, les jeux ont toujours fait partie de ma vie, qu’ils soient d’extérieur (passé très lointain: marelle, colin Maillard, saute-mouton, cachette…) ou d’intérieur. Quel plaisir alors de se réunir en famille ou avec des amis, autour d’une table avec des jeux de société classiques, de stratégie, de cartes, de pions, de culture générale, d’adresse, de rôle… Quelque soit le temps on jouait: le froid ou la pluie nous obligeaient à nous réfugier à l’abri, en été et pendant les vacances nous emportions toujours dans nos bagages livres et jeux.
J’ai quelques bribes de souvenirs « un peu magiques » de Noëls chez mes grands-parents où, après la messe de minuit, on se réunissait avec ma famille mes proches et mes cousins, bien au chaud, auprès d’un poêle et d’un grand sapin. Sur la table était dressé non pas un repas pantagruélique mais un menu fait de brioche et de jambon. Nos anciens racontaient des histoires pendant que d’autres jouaient aux cartes. J’ai quelques mots en mémoire pour les jeux de cartes: belote, bataille, menteur, crapette, rami, tarot… Ces jeux ont amusé et traversé bien des générations, de même d’autres jeux de cartes: des 7 familles ou 1000 bornes.
De nombreux jeux ont fait partie de mon enfance: des cubes qu’il fallait assembler comme un puzzle, des puzzles… Je me souviens aussi de jeux d’adresse: toupies, osselets et bilboquet.
La toupie est connue depuis l’antiquité. Elle est fabriquée en bois mais aussi en pierre, en terre cuite… Elle doit tourner en équilibre sur sa pointe. C’est « du grand art » de la faire tourner le plus longtemps possible!!! Ce jeu existe en Chine depuis plus de 4000 ans, il s’est également répandu en Corée et au Japon et dans d’autres pays. En Angleterre au XVème siècle une toupie géante servait à des courses populaires dans des villages lors du mardi gras. J’ai découvert lors de mes recherches qu’il existait des versions différentes: servivon (à 4 faces), trompo (espagnole à ficelle), tippe-top (« magique » sphérique tronquée partiellement évidée avec un manche court), virolon (ou « giroulette » avec 1 plateau et 6 petites billes), beyblade (série télevision: jeu à faire percuter 2 toupies), toupies de précision de collectionneurs fabriquées en matériaux rares (tungstène, rubis, titane, zircon), toton (cube en bois ou en ivoire traversé par un axe, chaque face est marquée d’une lettre A « Accipe = reçois », D « Da = donne », P « Pone = pose » , T « Totum = tout = prends tous les enjeux »).
Les osselets seraient l’un des plus anciens jeux connus mais dont on ne sait pas vraiment l’utilisation première: rituelle, divinatoire ou ludique? Ce jeu remonte à « la nuit des temps », très populaire dans l’antiquité, au temps de Socrate. Il est à l’origine des dés. Il était alors composé de petits os du tarse de jeunes moutons, et non pas des petits os de l’oreille moyenne humaine appelés aussi osselets (« marteau, enclume et étrier »)!!! Ils ont été fabriqués en ivoire, en agate, dans différentes matières précieuses… puis à l’époque moderne en métal ou en plastique.
Le bilboquet a une origine très ancienne également. Il comporte une boule en bois trouée, reliée par une ficelle à une tige. Tout l’art est de lancer la boule (dont le trou est du diamètre ajusté à la tige) et la faire retomber pour l’engager sur la tige. Objet aussi de décoration il a été fabriqué en ivoire ou en bois précieux. Il serait devenu populaire au XVIème siècle avec le roi Henri III. Dans mes recherches j’ai trouvé différentes versions de bilboquet: japonais, mexicain, colombien, salvadorien, indien… Considéré comme un sport, il possède des règles avec des organisations nationales et internationales.
Beaucoup d’autres jeux ont marqué mon enfance: de l’oie ( ce jeu aurait été inventé fin XVIème siècle, symbolisant le parcours pour arriver à la connaissance du monde), des serpents et échelles (inspiré d’un jeu hindou du IIème siècle av J.C., symbolisant la moralité et la spiritualité de la vie), des jeux apparus en France au début du XXème siècle: les petits chevaux, le cochon qui rit..
Le domino jeu très ancien, d’origine chinoise, devenu populaire en France au XIXème siècle, a été fabriqué en bois, nacre, os, ivoire, puis en plastique. Une variante moderne du domino le triomino a été inventé par un américain (Allan Cowan) vers 1930. La règle de ce jeu est facile à expliquer et nous l’avons ainsi testée en vacances chez l’habitant, dans une ferme en Allemagne.
Des jeux ont inspiré beaucoup de peintres et dessinateurs comme les Échecs. C’est un jeu très ancien (peut-être avant notre ère) dont l’origine est controversée mais sans doute asiatique (Chine, Inde Perse?) et dont l’historique est un grand parcours que je ne vais pas décrire. C’est incroyable le nombre de peintures, datant de toutes les époques, représentant ainsi les joueurs d’Echecs: (cf. ce site) . Quant au jeu de Dames, son origine serait lointaine également comme en attestent des archéologues. Son histoire s’intègre à celle des Échecs.
Beaucoup de jeux nouveaux sont apparus et c’est ainsi que nos jeunes nous ont initiés à leurs nouveaux jeux de société, très intéressants, comme le saboteur, le poker des cafards, les loups garous, la guerre des moutons…
Je retiens encore quelques jeux comme le rummikub chiffres avec lequel nous jouons beaucoup (que nous préférons à celui des lettres), le scrabble, le monopoly (que je n’ai jamais beaucoup aimé car trop long à mon goût). J’ai en mémoire tellement de jeux: taboo, trivial pursuit, boggle, mikado, fléchettes, jeux de stratégie (comme le solitaire, abalone, la bataille navale…) et je vais m’arrêter là.
En effet le choix est tellement vaste!! Cet article est très loin d’être exhaustif mais il a a été un long parcours tel un jeu car il m’a fallu faire des choix et retrouver l’historique de certains jeux connus. C’est aussi une vision passée sur tous ces moments heureux et les rires partagés. Effectivement il y a les mauvais joueurs qui alimentent l’ambiance!!!
Je termine par cette pensée de Charles de Gaulle: « Les chatons jouent, les chats méditent ».