« Prendre son essor »

Dunrobin castle - Ecosse

Le Bal des oiseaux fantômes - Le Puy du FouJ’ai puisé dans les expressions de la Fauconnerie pour introduire cette page. Voir le ballet  des rapaces en plein vol est fascinant.

 

Le Bal des oiseaux fantômes - Le puy du Fou

 

Ladyhawke - source Pinterest

C’est un film de Richard Donner« Ladyhawke, la Femme de la nuit » (1982) qui en fait est à l’origine de ce thème.

L’histoire de ce film s’apparente à une légende médiévale. Jaloux de l’amour qui unit Étienne de Navarre et la belle Isabeau d’Anjou, qu’il convoitait passionnément l’évêque d’Aquila  pactise avec le diable pour ensorceler les amants. C’est ainsi que victimes de sa malédiction, Navarre chaque nuit se transforme en loup et Isabeau dès l’aube en faucon. Ils sont condamnés à être éternellement ensemble et  pourtant toujours séparés. Ils vont être aidés par le jeune Philippe Gaston (dont Navarre a sauvé la vie) qui va découvrir leur secret et jouer un rôle protecteur et salvateur, et  Impérius un moine défroqué. Finalement ils vont s’introduire dans l’église d’Aquila et à la faveur d’une éclipse de soleil la malédiction va prendre fin où Isabeau va retrouver sa forme humaine. L’évèque tente alors d’assassiner Isabeau mais Navarre le tue avant.

Panneau de porte - 5ème série

Panneau de porte - 5ème sérieLe film baigne dans tout un univers fantastique médiéval manichéen mêlant courage, ténacité, espoir, amour, amitié… où le bien finit par l’emporter sur le mal. Il présente un monde fait de chevaliers, sorcellerie (malédiction), animaux (loup, faucon, chevaux), châteaux, religion… C’est imprégnés de cette atmosphère que l’imaginaire et la créativité se révèlent chez certains  artistes du « Fantasy Art » qui s’accaparent de ce thème de mythes et légendes. En Écosse j’ai puisé aussi dans ce passé avec les vieilles abbayes (Sweetheart Abbey, Merose Abbey…) et les châteaux en ruines (Ardvreck castle, Morton castle… ) pour peindre des panneaux de porte.  L’Écosse est une source inépuisable d’inspiration tant pour le photographe et le peintre que pour l’écrivain.

 

 

Dunrobin castle - Ecosse

Nous avons pu voir l’attachement et la complicité de fauconniers avec leurs rapaces lors de différentes représentations: « la volerie des aigles » en Alsace, démonstration de fauconnerie à Dunrobin castle en Écosse, « le Bal des oiseaux fantômes » au Puy du Fou ainsi que sa grande fauconnerie.

 

 

 

 

Le Bal des oiseaux fantômes - Le Puy du Fou

 

Le Bal des oiseaux fantômes - Le Puy du Fou

 

Le Bal des oiseaux fantômes - Le Puy du Fou

 

Dans le Bal des oiseaux fantômes, Héloïse évoque son enfance et  la belle Aliénor « mordue par la bête Faramine qui rodait dans les douves » , endormie en l’an 1137 dans la tour du château, « moitié sirène, moitié oiseau »  qui ne s’est jamais réveillée. « Aliénor! Aliénor! Aliénor! Réveille toi, nos invités sont là, ils t’attendent! ».  Aliénor se réveille alors dans les ruines du vieux château qu’elle ne reconnait plus et ses souvenirs font surgir des rapaces tour à tour (buses, serpentaire, hiboux, chouettes, faucons, vautours, aigles…), avec un grand ballet final, majestueux, où une multitude d’oiseaux se côtoient dans le ciel: rapaces mais aussi cigognes, marabouts, pélicans… A chaque représentation plus de 150 oiseaux d’espèce différente s’envolent.

 

Dunrobin castle -EcosseLes oiseaux ont toujours fasciné les hommes, ils ornent leurs armoiries et blasons et accompagnent leurs dieux. L’historique de la fauconnerie est très ancien et date d’au moins 4000 ans. Il est très riche, en voici donc un bref aperçu. Cet art est présent dans l’histoire des civilisations (préhistorique, gréco-romaine, égyptienne, gauloise, celte…). C’est l’art de dresser (affaiter) des oiseaux de proie pour capturer un gibier dans son milieu naturel. La fauconnerie serait originaire des hauts plateaux d’Asie centrale.  Il apparait que ce soit les  Kirghizes, nomades et chasseurs, qui seraient les premiers fauconniers, il y a  35 siècles!! Puis elle s’est répandue dans toute l’Asie, l’Orient et l’Occident et c’est au Moyen Age qu’elle s’est développée dans tous les pays de l’Europe. Les rapaces sont un symbole de prestige et c’est le privilège royal (rois, tsars, empereurs) et nobiliaire (chevaliers, nobles).

Dunrobin castle - EcosseLa technique s’affine grâce à l’usage du leurre (simulacre de proie tenue au bout d’une lanière pour rappeler le faucon) et du chaperon (coiffe en cuir dont on couvre la tête du rapace pour qu’il reste calme) rapportés d’Orient par les croisés en 1247.  Le responsable des équipages royaux de la fauconnerie porte le titre de « fauconnier maître ». La charge de « grand fauconnier de France » crée sous le règne de Charles VI en 1406 subsiste jusqu’à la Révolution. Cet art connait son apogée sous Louis XIII fauconnier passionné, puis va connaitre son déclin. « L’Association Nationale des Fauconniers et Autoursiers » (Abel Boyer)  apporte la reconnaissance de la fauconnerie en France après la seconde guerre mondiale. Actuellement en Europe se mêlent fauconnerie traditionnelle et contemporaine. La fauconnerie qu’elle soit « sport » (chasse) ou « spectacle » obéit à  des méthodes de dressage et utilise différentes techniques (de bas vol et de haut vol selon l’espèce de rapace). C’est à chacun d’y trouver un intérêt…

La fauconnerie moderne est aussi utilisée autour de certaines bases aériennes pour éviter les collisions entre avions et oiseaux ou pour écarter des oiseaux indésirables comme par exemple pour « nettoyer » des clochers d’église de leurs envahisseurs les pigeons. Pratiqué dans plus de 40 pays,  cet art est reconnu par l’UNESCO et inscrit au patrimoine culturel immatériel depuis 2010 en tant qu' »activité traditionnelle ». Il obéit à une réglementation stricte internationale quant à l’origine, la  détention et les soins de rapaces (espèces protégées) et des règles de dressage et d’éthique. Ces règles demandent à instaurer un climat de confiance entre l’oiseau et son maître, nécessitant un apprentissage et des cours et requièrent beaucoup de temps et de passion.

Dunrobin castle - Ecosse

Je vais terminer cet article par cette image « capturée » en Écosse. Alors que nous observions un ballet étrange et déroutant de colombes dans le ciel, nous avons compris peu après alors la dure loi qui régente  la survie dans la nature.

 

« Le mystère de La Joconde révélé »

La Joconde - Musée du Louvre

Je me suis déjà penchée sur « La Joconde«  notamment comme source d’inspiration pour beaucoup de monde et son pouvoir attractif dans l’Art. Il suffit de voir au Musée du Louvre l’affluence des gens massés devant ce portrait le plus célèbre du monde.

Arte a présenté un documentaire passionnant de Dan Leese, avec le critique d’Art Andrew Graham-Dixon (historien de l’Art britannique), sur « les deux visages de la Joconde ». Pourquoi une telle fascination exercée par ce tableau depuis des siècles? Car La  Joconde ne cesse d’intriguer le monde de la peinture avec son sourire énigmatique et avec le questionnement quant à son origine et à l’existence d’autres versions de ce tableau.

Est-ce que Léonard de Vinci a  vraiment peint Lisa Gherardini, l’épouse d’un riche marchand d’étoffes florentin Francesco Del Giocondo? C’est ainsi qu’en remontant le temps grâce aux archives de la ville de Florence, on apprend que ce marchand était voisin et en affaire avec le père de Léonard de Vinci (notaire important et influent) et qu’il aurait commandé ce portrait au peintre. Giorgio Vasari (fondateur de l’histoire de l’Art de la Renaissance) a décrit « des sourcils joliment dessinés » alors que La Joconde n’en a pas. Il a écrit  » qu’elle est si miraculeusement ressemblante qu’elle semble faite de chair et non de peinture ».  Agostino Vespucci (greffier florentin) aurait identifié en 1503 le personnage de la Joconde comme Lisa Del Giocondo (d’après une annotation retrouvée dans une édition de Cicéron lui ayant appartenu qui se trouve à Heidelberg dans la bibliothèque de l’université ). Mais la peinture ne serait jamais parvenue à son commanditaire.

Antonio de Béatis (chanoine, personnalité italienne), à la Renaissance, a affirmé que le commanditaire de ce tableau serait Julien de Médicis un noble mécène qui aurait vu ce tableau en 1517 et aurait commandé un tableau en mémoire de l’une de ses maitresses, Pacifica Brandani mère d’un fils illégitime, décédée en couche. Le portrait serait donc posthume et idéalisé. Existe-t-il alors deux modèles et plusieurs versions?

La Joconde dite d'Isleworth - source Wikimédia

C’est ainsi que Andrew Graham-Dixon est allé à la recherche des copies de La Joconde. A Singapour il retrouve « La Joconde dite d’Isleworth » qui apparait beaucoup plus  jeune plus souriante avec « un sourire taquin » selon le narrateur, inachevée et serait antérieure au tableau du Musée du Louvre, mais reste controversée comme être peinte par Léonard de Vinci.

Les deux "Joconde" -Louvre, Isleworth- source Le Monde

Raphaël - Esquisse de La Joconde - Musée du Louvre

Elle ressemble à une esquisse au crayon réalisée par Raphaël à Florence en 1505, mais le doute persiste.

La Joconde - Saint Petersbourg - source Arte

A Saint Pétersbourg il découvre une autre version dans des anciens bâtiments du KGB  qu’un riche collectionneur d’Art aurait acheté à une famille américaine. La Joconde apparait « plus distante et énigmatique ». Elle ressemble à celle du Louvre, mais une sous-couche rouge et des tests chimiques prouvent qu’elle ne date pas de l’époque de Léonard de Vinci. D’après les pigments elle aurait été peinte entre 1620-1680 et sans doute en France. En fait il existe une dizaine de copies, voire plus. Mais où est le portrait décrit par Vasari  et esquissé par Raphaël?

Les deux "Joconde" - Louvre, Pascal Cotte - source maxisciences

Pascal Cotte - photo numérique reconstituée - source Arte

C’est à Paris que se dévoile le mystère grâce à un ingénieur français Pascal Cotte expert en œuvres d’Art et sa caméra multispectrale. Celle-ci permet de pénétrer dans les différentes couches picturales du tableau, de voir les moindres détails et ainsi de révéler les secrets des tableaux (comme ceux de Rembrandt, Picasso, Rubens…). C’est ainsi que Pascal Cotte a déjà mis en évidence dans « La Dame à l’Hermine » de Léonard de Vinci les versions antérieures, cachées sous sa surface, car Léonard de Vinci élaborait ses tableaux couche après couche. Pascal Cotte  nous fait alors découvrir ce qui apparait être le vrai visage de Mona Lisa. Sa caméra multispectrale émet 13 lumières de couleur différente projetées sur un tableau, chacune pénétrant à une profondeur variable. C’est ainsi que des millions de données, révélant les différentes couches du tableau, sont enregistrées puis traitées. On voit alors apparaitre qu’au premier stade d’ébauche, tête, main et nez étaient plus gros. Ensuite cette caméra révèle des épingles à cheveux et un diadème qui aurait été gommé par la suite. Puis 2 croix apparaissent, tracées au niveau des pupilles, mais regardant dans une direction légèrement tournée vers la droite.

Pascal Cotte - Relevé de croix avec caméra multispectrale - source Arte

Des sourcils et une petite bouche complètent cette figure. C’est à partir de là qu’une photo numérique de très haute définition a pu être reconstituée et correspond à la description de Vasari  et à l’esquisse de Raphaël. Une spécialiste des costumes et coiffures de cette époque de la Renaissance italienne confirme que c’est bien le portrait d’une riche florentine du début du XIVème siècle.

Ainsi Pascal Cotte a trouvé sous le portrait achevé de La Joconde la première version de Lisa, l’épouse du commerçant.  La Joconde telle qu’elle apparait au Louvre, représente une femme idéalisée voire un portrait posthume. En fait Léonard de Vinci a gardé La Joconde et ne l’a jamais donnée à ses commanditaires. Il l’a cachée aux yeux du monde, mais maintenant elle est mondialement connue avec son sourire énigmatique qui a fait couler tellement d’encre!!!. Je termine par cette pensée du narrateur « En fin de compte notre destin c’est de traverser la vie aussi fugacement que le sourire passe sur un visage humain »…

« Graviter » dans le monde sphérique

Madère-Funchal-Jardin botanique

Globe terrestre - verreIl existe une forme géométrique omniprésente, répétée à l’infini, sphérique, on parle de boule sphère, globe… La boule est un objet plein, de forme sphérique, alors que la sphère est creuse. Le cosmos ouvre les portes vers les planètes y compris notre terre: le globe terrestre. Mais en restant les pieds sur terre on retrouve des « boules » dans tous les domaines de la vie courante et dans tout ce qui nous entoure, dans la nature…

Mon attrait pour les « boules » a commencé par une collection de presse-papiers en pierre et en verre avec des inclusions. Chaque objet évoque une histoire ou un voyage.

Un Art de Vie

Un Art de Vie

Puis j’ai pris plaisir à apprendre à dessiner et peindre des formes arrondies. Dessiner une boule ou tout objet arrondi ne relève pas du simple croquis d’un cercle ou disque,  telle qu’une pleine lune peut nous apparaitre la nuit. En fait il faut ajouter ombre et lumière pour la « mettre en forme » et donner une impression 3D. C’est ainsi que sur un carnet de croquis pourront se révéler: une simple goutte de rosée posée sur une fleur, l’ébauche d’une larme sur un visage, une bulle de savon en l’air ou une bulle d’air dans l’eau, mais aussi  un collier de perles autour du cou…

Un Art de Vie

 

Boules en verre avec inclusion

 

 

On retrouve le mot « boule » dans bon nombre d’expressions françaises dont certaines familières sont tirées de l’argot!!! Il suffit de se pencher sur ce sujet étonnant de quoi « en perdre la boule » (le nord ou la tête). Certaines expressions se rapportant à la tête ou au corps, suggèrent la nervosité « avoir les nerfs en boule » ou « être une boule de nerfs ». Mais c’est aussi l’angoisse ou le stress qui se manifestent « avoir la boule au ventre – une boule sur l’estomac – une boule dans la gorge ». On peut être fâché « être en boule » ou se mettre en colère « se mettre en boule » et donner alors un coup de tête ou « coup de boule ». Certains ont choisi de se raser la tête et  « avoir la boule à zéro » ...

Je vais m’attarder sur certaines boules. Qui n’a jamais joué à une « bataille de boules de neige »!! L’expression « effet ou faire boule de neige » est alors apparue au XIXème siècle, une métaphore de la petite boule de neige qui grossit à mesure qu’elle roule sur le sol enneigé. C’est ainsi qu’apparaissent les conséquences d’un évènement ou d’un phénomène aux effets exponentiels, prenant des proportions de plus en plus importantes.

Un Art de VieAvec la « boule de cristal » , utilisée dans le monde de la voyance, c’est l’art de la divination, ou comment prédire l’avenir. C’est aussi, pour certains,  un support pour une vision sur le passé, le présent et pour une certaine vision du monde… Elle a une longue histoire. Certains ont évoqué la Grèce Antique. Elle semblerait cependant datée du XIIIème siècle, originaire de Scandinavie, pour soigner certaines maladies (notamment les aveugles pour qu’ils puissent retrouver la vue!). La première aurait été en cristal de roche. Elle sera utilisée par des druides et des sorcières mais aussi au XVIIème siècle par des chimistes et des physiciens (comme pour expliquer le phénomène de l’arc-en-ciel). Mais elle est surtout associée à la la cristallomancie.

Boule de Noël - Verrerie de Meisenthal

« La boule de Noël » aurait été créée par un souffleur de verre allemand en1847 pour faire plaisir aux enfants, puis d’autres artisans verriers par la suite vont en fabriquer. Tandis que la tradition du sapin de Noël, porteur de fleurs et de fruits (notamment des pommes), daterait du XVIème siècle an Alsace et en Allemagne.

Dans les jeux et les sports  ces « boules »  portent différents noms: « billes », « balles » (tennis, ping-pong, golf , cricket, pelote basque, baseball… et aussi babyfoot), « ballons » (basketball, football, handball, volleyball…). Les hommes jouent avec des balles et ballons depuis la Haute antiquité. Le « jeu de boules »  le plus répandu en France est la pétanque. Ces jeux de boules sont très anciens et remontent à l’antiquité. Plus ou moins interdits au Moyen Age, le XVème siècle marquera le début de son âge d’or. Ces jeux deviendront très populaires au cours des siècles. Les boules ont été réalisées en argile , en pierre (Hippocrate préconisait un jeu de boules en pierre), en bois et enfin en métal. D’autres jeux comportent des « boules » comme  le billard ou le loto mais aussi un sport équestre le polo.

Dessin inspiré d'un carnet de santé

Le monde de ces jeux est tellement vaste qu’il est difficile d’être exhaustif. Chaque jeu possède une histoire passionnante que je ne vais pas retracer. Ce serait un exposé trop long qui risquerait de lasser!!! Ce qui est passionnant dans l’écriture d’un article ce sont les recherches qui apportent des connaissances nouvelles avec le plaisir de les faire partager et de donner envie d’aller plus loin… Je vous invite  à faire ce « voyage en ballon »

« Se fondre dans la brume »

Highlands - Ecosse

C’est une vision atmosphérique surprenante d’Écosse qui m’a « sortie du brouillard » lors de mes recherches concernant brumes et brouillards.

Highlands - Ecosse

Un Art de Vie

Le fond de l’air était très chaud; une petite île était en partie cachée sous un « dôme » blanc, similaire à un nuage affleurant la mer, et d’où émergea par intermittence  un bateau, surgi comme par magie. Il s’agissait en fait d’un brouillard d’adviction chaud, survenant lors du passage d’une masse d’air chaude et humide sur une surface plus froide Cela entraîne le refroidissement de la base de la masse d’air, lequel se propage sur une certaine épaisseur verticale qui peut être importante et entraîne la condensation de la vapeur d’eau en minuscules gouttelettes maintenues en suspension par le vent léger et la turbulence. C’est ainsi que se forme ce brouillard.

Le brouillard d’adviction froid à l’inverse survient lors du passage d’une masse d’air froid au dessus d’une étendue d’eau plus chaude. L’évaporation de l’eau située sous la masse d’air va donner un brouillard d’évaporation qui peut conduire à des givrages importants sur les bateaux traversant ces zones.

 

 

 Le brouillard a un processus de formation et une composition identique à un nuage, mais  dont la base touche le sol ou une étendue d’eau. Sa formation résulte  d’un mélange d’air chaud et humide avec un air plus froid ou au contact avec un sol refroidi. Il se produit alors un processus de refroidissement d’où la condensation de la vapeur d’eau. La différence entre brume et brouillard est la visibilité horizontale, si supérieure à 1Km on parle de brume, inférieure à 1 Km c’est le brouillard. La différence entre brume et brouillard tient à la densité dans l’air des gouttelettes produites et leur taille. Au dessus des villes la brume interfère avec la pollution atmosphérique et les poussières.

 

En fait il existe différents types de brumes et brouillards:  de rayonnement, givrant, d’adviction, d’évaporation, de vallée, d’inversion …. que je ne vais pas décrire.  Les marins utilisent le terme de brume quelque soit la visibilité et de fumée de mer quand il s’agit de brume d’évaporation. En mer la corne de brume permet aux navires de se repérer dans des conditions de visibilité réduite.

 

Ce qui est intéressant dans ce sujet c’est l’oeil du photographe qui repère  la beauté mystérieuse d’une prise de vue particulière où l’imaginaire construit la scène. C’est ainsi, dans le brouillard que nous avions découvert en Écosse le phare (Neist Point) de l’île de Skye avec ses falaises. Cela nous a incités à le revoir par la suite à la lumière du soleil pour en avoir une vision réelle. C’est comme une brume matinale qui laisse deviner des images avant de voir la percée rosée de l’aurore où la vie s’éveille en une biche à l’orée d’un bois, ou une fleur dans la rosée du matin. C’est toute la magie d’une photo qui s’opère en un instant figé tel un arrêt sur image.

 

Kilchurn castle - Ecosse

 

Je termine ce thème par une citation d’Oscar Wilde  « c’est l’incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume ».

 

« Féminité absolue » en un parfum

Un Art de Vie

Tout médecin ORL est spécialisé pour traiter 3 parmi les 5 sens: ouïe, odorat et goût. Bien que le domaine de « l’oreille » reste ma préférence, la perte d’odorat, comme la perte de l’ouïe, est une plainte de patients assez fréquemment rencontrée. C’est avec une citation d’Hélène Keller (écrivain et conférencière américaine, sourde et aveugle) que je vais aborder cet article: « Les parfums sont de puissants magiciens pouvant vous transporter au travers des années que vous avez vécues ». Qui n’a pas eu l’évocation d’un souvenir face à une odeur qui ressurgit de l’inconscient, que ce soit une senteur florale, une fragrance de parfum ou des effluves et arômes   alimentaires.

Air du Temps

Depuis le début des mes années d’étude je suis restée fidèle à un seul parfum: « L’air du Temps » de Nina Ricci, crée en 1948. Alors que je faisais un stage hospitalier j’ai entendu un collègue étudiant dire que lorsqu’il sentait ce parfum dans le sillage d’une femme, il était comme envouté, près à la suivre n’importe où!!!  Je me suis intéressée par la suite à ce parfum. Robert Ricci a écrit que « le Parfum doit refléter l’âme de la femme qui le portera » et « si le Parfum est un Art, l’objet qui le contient doit être un chef-d’oeuvre, le chef-d’oeuvre d’un artisan ». J’ai été séduite d’emblée par la fragrance de ce parfum (crée par Francis Fabron), et la magie du flacon en cristal aux deux colombes (imaginé par Marc Lalique en 1951), symbole de  paix, sérénité, tendresse, amour, éternelle jeunesse (le flacon originel représentait un soleil en cristal et sur le bouchon était gravée une colombe).

 

Une trentaine d’ingrédients composent « l’Air du temps »  avec un accord fleuri-épicé:  œillet, gardénia, bergamote  (note de tête), souligné par la rose et le jasmin (note de cœur), l’iris, le santal, le cèdre, le musc, ambre (note de fond). Ce nom poétique exprimait la féminité rêvée, idéalisée « prête à déployer ses ailes comme les colombes », des jeunes filles de l’après-guerre prêtes à retrouver insouciance, paix et bonheur. Plus tard naitra l’image romantique de femmes-fleurs avec un parfum hors du réel (David Hamilton).

Au fil du temps j’ai collectionné les flacons.

 

 

 

Autrefois,  je suis allée visiter Grasse, capitale du parfum, et ses musées. Cette ville a connu son âge d’or au XVIII ème siècle avec l’essor de la parfumerie. Au XX ème siècle elle a du s’adapter face aux multinationales de la chimie et à la mondialisation. Elle s’est orienté vers la création des arômes alimentaires et de produits de synthèse pour la démocratisation des parfums (contenant actuellement beaucoup de produits chimiques de synthèse) et leur emploi dérivés (dans les produits de beauté et d’entretien).  Mais elle a gardé ses connaissances des matières premières, les installations etc…

Au même titre que l’œnologue, connaisseur en vin, qui ne travaille pas qu’avec le goût mais aussi avec l’odorat, le créateur, « compositeur » de parfum appelé « Nez » a un odorat très développé. L’un et l’autre sont de véritables « chefs d’orchestre », reconnaissant et assemblant toutes les senteurs et notes aromatiques. Il faut posséder de grandes qualités olfactives de mémorisation et d’identification des matières premières.

Orgue à parfum - Grasse - source Wikipédia - Taco Ekkel

L’histoire du parfum remonte à l’antiquité. Les Égyptiens et les grecs brûlent des essences aromatiques pour le culte des Dieux. Puis le parfum rentre dans le monde profane, paré de vertus apaisantes, envoutantes, séductrices, thérapeutiques…. Il est progressivement associé à la féminité avec Cléopâtre qui l’utilise dans ses bains parfumés et en onguents. Le parfum fait partie de la vie quotidienne des Romains. Les récipients en terre cuite font place aux flacons en albâtre, onyx, porphyre puis en verre et en faïence.

Ecosse - Carnet de voyage

Au Moyen-Age on assiste à un recul de son usage. Sous le règne de Charlemagne les plantes aromatiques et médicinales sont cultivées dans les jardins. Au XIIème siècle, l’ouverture de routes commerciales vers l’Orient apporte des nouvelles fragrances et la découverte de la distillation et de l’alcool éthylique. Les flacons sont en métal émaillé, en verre soufflé (Venise, Bohème). La culture des plantes à grande échelle se développe. Marco Polo apporte le commerce des épices.

A le Renaissance des parfums forts, capiteux et tenaces masquent les effluves corporelles.  L’époque de Louis XIV est marquée par une grande utilisation de parfums même dans les fontaines des jardins de Versailles. Une association nait en 1956 de « gantiers parfumeurs ».  Alors que je visitais ce château de Versailles, un historien nous a rapporté cette anecdote où Louis XIV a dit à l’une des se favorites « vous êtes mauvaise Madame » et elle lui aurait répondu « oui mais moi je ne sens pas mauvais »!!! C’est à cette époque que la région de Grasse développe l’art de la parfumerie. L’eau de Cologne va être créée. Les flacons en cristal enserrés de montures en or, en bois ou en cuir apparaissent fin XVII ème siècle.

Sous le règne de Louis XV les parfums sont plus délicats, sa « Cour parfumée » utilise un parfum différent chaque jour. Les flacons sont des véritables oeuvres d’Art (émaillé ou en porcelaine). La Révolution voit naître la disgrâce  des parfums associés à la Cour, lesquels reviennent avec le Directoire,  Joséphine et Napoléon. Au XIX ème siècle c’est l’essor de découvertes, l’apparition de la chimie moderne et de nouvelles techniques. C’est aussi l’essor des grandes verreries. Cela devient un Art à part entière et un objet de luxe. L’invention du vaporisateur date de 1870 (Brillat-Savarin).

A la Belle époque le parfum est un produit de Luxe. On va voir apparaître la création des grands parfum mythiques: Le N°5 de Chanel (1921), Shalimar de Guerlain (1925), et à la Libération  Miss  Dior (1947), L’air du temps de Nina Ricci (1948).. La fabrication industrielle va permettre aux classes moyennes d’accéder aux parfums qui deviennent  moins chers et  vont ainsi se démocratiser. L’offre autant féminine que masculine s’est étendue et diversifiée. C’est maintenant l’ère de la mondialisation avec une gamme sans cesse renouvelée , une grande diversité olfactive, un  « matraquage publicitaire » avec des stars pour la commercialisation et pour une consommation de masse.

Un parfum reflétait la personnalité de celui ou celle qui le portait. J’avais découvert  tellement de flacons différents dans la salle de bain d’un ami, assez original par ailleurs sur le plan vestimentaire et coiffure, que je n’avais pas pu m’empêcher de lui dire que « avoir plein de parfums différents montrait un manque de personnalité ». Il m’avait alors répondu « mais j’aime »!! Il n’y avait rien d’autre à ajouter car le choix de vie et d’y trouver son plaisir appartient à chacun.

Fillette et fleurs - aquarelle