Les carnets de voyage sont la mémoire du passé comme les photos. Quand on les ouvre des sensations et des images enfouies dans le passé resurgissent. C’était un jour de pluie:
La pluie avait cessé:
Mais c’était aussi le printemps:
Trois extraits de poèmes me conduisent à nouveau vers les « Trümmelbachfälle » et « Giessbachfälle » .
Les « Trümmelbachfälle » sont les plus grandes cascades souterraines glacières en Europe, situées en Suisse dans les Alpes bernoises. Ce site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elles sont issues de la fonte de glaciers de la « Jungfrau » , sommet individualisé des Alpes qui culmine à plus de 4000m. Les masses d’eau bouillonnantes et écumantes font entendre un bruit assourdissant, rugissement et grondement à l’intérieur de la montagne et engendrent une brume ambiante humide. C’est un spectacle impressionnant.
Les « Giessbachfälle » sont également des cascades, hautes de plus de 400m. Elles dévalent 14 paliers, et se précipitent dans le lac de Brienz. Elles comptent parmi les plus belles cascades de Suisse. Un palace historique est situé au pied de ces chutes.
Construit en 1873 par un architecte français H.E. Davinet, détruit en partie par un incendie 10 ans plus tard, il a été reconstruit immédiatement, avec installation de thermes. Il a eu son heure de gloire au début 20ème siècle fréquenté alors par des aristocrates, des gens fortunés, des artistes, photographes et écrivains … Puis laissé à l’abandon, menacé alors de démolition, mais en 1983 il a été restauré et a retrouvé sa splendeur grâce à 1 écologiste Franz Weber. Le lieu est rendu célèbre aussi par le personnage des romans de Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes (qui a un musée à Meiringen). Sherlock Holmes et l’affaire Gissbach est un pastiche, roman de Helmi Sigg.
Il avait neigé et j’ai encore cette image d’une gloriette, solitaire dans ce grand parc blanc et silencieux, qui inspirait calme et repos, mais avec cette vision du contraste noir et blanc.
Notes copiées dans le carnet de voyage à l’occasion de la visite du site « Trümmelbachfälle »
À Constantin Guys de Charles Baudelaire
Et des cataractes pesantes,
Comme des rideaux de cristal,
Se suspendaient, éblouissantes,
À des murailles de métal.
Lord Byron (The witch of the Alps)
It is not noon—the sunbow’s rays still arch
The torrent with the many hues of heaven,
And roll the sheeted silver’s waving column
O’er the crag’s headlong perpendicular…
Was im Sommer fliesst und tobt, ist im Winter zu Eis erstarrt und Stumm, immer aber bleibt der sprechende Stein. (Le flux fait rage en été, est gelé et muet en hiver, mais la pierre reste parlante).