Les perles « larmes d’Aphrodite »

Perles

Perles ainsi appelées dans l’antiquité, car les Grecs comparaient les perles avec les larmes des Dieux. Ils  les associaient aussi  à Aphrodite (Vénus pour les Romains), la déesse de l’amour et la beauté,  issue de l’écume de la mer, qui lors de sa naissance en secouant sa longue chevelure,  aurait jeté des gouttes d’eau dans l’océan devenues perles.

« Faire une perle d’une larme :
Du poète ici-bas voilà la passion,
Voilà son bien, sa vie et son ambition ». A. de Musset – Impromptu

Beaucoup de légendes et de mythes très anciens sont liés aux perles quant à leur origine et leurs pouvoirs (magiques, voire surnaturels et médicaux). C’est un symbole lunaire lié à la femme et à l’eau. Dans la région Indo-Pacifique  elles seraient issues des gouttes d’eau tombées du ciel dans la mer. Pour les Chinois, le tonnerre serait intervenu pour féconder des mollusques et la lumière de la lune aurait assuré la croissance des perles.  D’autres peuples adorateurs du feu et du soleil,  attribuaient à cet astre un rôle dans leur formation. En Europe la croyance  concevait des gouttes d’eau solidifiées, aidées par le lumière du soleil et de la lune, de même chez les peuples  d’Amérique rencontrés par les Espagnols au XV et XVIème siècle … Une jolie légende dans la culture polynésienne raconte que le Dieu Oro créa une perle noire avec un morceau de firmament qu’il offrit à la jolie princesse dont il était amoureux, laquelle offrit cette perle à la mer. L’image des perles s’attache aux larmes et à la rosée. La légende dit aussi que ce sont les larmes des Dieux déposées dans les huitres chaque jour au moment de la rosée, donnant amour et fertilité, symbole de pureté, écartant le mal.

« Tout un ciel est dans une goutte de rosée, toute une âme est dans une larme ». Joseph Roux

« Chaque fleur, échangeant son souffle et sa pensée
Avec le ciel serein d’où tombe la rosée,
Recevait une perle et donnait un parfum » Victor Hugo – La légende des siècles

Perles

Perles

Dans beaucoup de cultures humaines, comme ces perles, gemmes naturelles, provenaient des Dieux, elles ont été alors convoitées pour le pouvoir qu’on leur  conférait. Elles étaient portées en bijoux ou amulettes.

Elles ont tenu un rôle auprès d’astrologues, alchimistes, interprètes de rêves… Leur emploi a été alors multiple: médicinal (surtout en Orient), aphrodisiaque, cosmétologique (Chine, Egypte).. Les vertus de la perle ont investi plan spirituel et plan physique. Elles ont été le témoin d’une grande vitalité ou un indicateur de la santé (en fonction de leur lustre). Elles ont été utilisées pour soigner fièvres, hémorragies, indigestions, folie, démence, problèmes de foie, cœur, estomac, yeux, morsures de serpents, empoisonnements, insomnie, infertilité etc…  mais aussi pour leurs vertus stimulantes, prospérité, longue vie… Que de baumes et de breuvages magiques, bref de quoi nous laisser dubitatifs!!! Elles ont accompagné des défunts selon différents rites funéraires (ornant les tombeaux, dans des paniers, sur les vêtements, en guise de bijoux, voire dans la bouche du cadavre…) avec un certain rôle mystique, en vue d’une vie céleste… Elles auraient servi aussi avant notre ère en Chine au paiement de l’impôt.

Perles

Perles

Associées à la lune, Dans la culture Hindoue,  elles étaient le symbole de l’amour et le pureté.

Une légende raconte que Krishna a découvert la première perle et l’a donnée à sa fille le jour de son mariage.

Dans la tradition islamique, symboles de perfection, elles tiraient leur brillance des lumières astrales qu’elles emportaient dans les profondeurs de l’eau qu’elles éclairaient. Elles avaient la vertu d’ouvrir les portes du paradis, accompagnant l’âme dans une plénitude divine. Symbole de pureté, sagesse et humilité dans le Christianisme, la croyance voulait que les larmes de Eve chassée du jardin d’Eden se soient transformées en perles blanches, et celles de Adam en perles noires. Dans la culture asiatique, elles représentaient la beauté intérieure et l’alliance des deux forces qui s’opposent yin et yang. Dans la culture Bouddhiste, c’était le symbole d’un bon augure qui éloigne les mauvais esprits et dans la philosophie zen le point culminant de la contemplation idéale. Dans la Rome Antique c’était un symbole de richesse et prestige que seule l’élite avait le droit de porter. Pour les Grecs elles étaient utilisées pour les mariages, incarnation de l’amour. Actuellement les noces de perles représentent 30 ans de mariage.

La jeune fille à la perle - j. Veermer

Le goût et l’intérêt pour les perles se retrouve depuis longtemps (bien avant notre ère)  chez tous les peuples. La découverte de l’Amérique a ouvert de nouvelles sources commerciales pour les perles d’eau de mer et d’eau douce. L’afflux des perles venant du Nouveau Monde et du Golfe Persique au XVII et XIXème siècle a entrainé l’engouement de ces perles pour la noblesse, les têtes couronnées, puis la haute bourgeoisie, dans les bijoux, l’habillement comme en témoigne  de très nombreuses peintures à cette époque.

Perles -Jersey




Perles -Jersey

En ouvrant ce chapitre sur les perles je n’imaginais pas tout le parcours à suivre, histoire, mythes, légendes mais aussi tout l’univers de la perle. J’ai ainsi trouvé de nombreux noms tirés souvent des lieux d’origine, que ce soit pour les perles de mer ou les perles d’eau douce. De même j’ai découvert les types de perles, un bon nombre de couleurs (12 couleurs admises pour les perles de Tahiti, « la perle noire de Tahiti » est devenue une appellation d’origine contrôlée), sans compter les formes, la brillance (ou lustre), la catégorisation (fonction des imperfections), la taille, le poids (carats, grains, momme, etc…). La valeur des perles dépend donc de leur forme, brillance (due à la diffraction successive de la lumière à travers la nacre), la taille et la couleur et leur qualité dépend de l’épaisseur de la nacre. Les perles avec une couche de nacre épaisse ont le plus beau lustre et les perles d’eau de mer ont un meilleur lustre que celles d’eau douce. Différentes espèces de mollusques (69) d’eau douce ou salée peuvent produire des perles. La  perliculture consiste  en l’implantation d’un nucléus dans des huîtres perlières (Mikimoto a mis au point cette technique au Japon) .

« Une perle est un temple bâti par la douleur autour d’un grain de sable. Quelle nostalgie bâtit nos corps et autour de quels grains? »  Khalil Gibran – Le sable et l’écume

Je retiens quelques noms (chaque catégorie a des particularités de couleurs, tailles, durée d’élevage…): perles d’Akoya parfaites pour la joaillerie (Japon, Chine…), de Tahiti (Polynésie), perles dorées  et perles blanches des Mers du Sud et d’Australie prisées par les collectionneurs et bijoutiers de luxe (Indonésie, Philippines), Biwa (d’eau douce, Japon), perles de Conque (forme baroque ou ovale des mers tropicales), perles de Mélo (de forme irrégulière des mers tropicales), perles d’ormeau (de forme baroque, considérées comme les plus rares et les plus belles), Mabé (implant collé à l’intérieur de la coquille de nacre: Japon, Indonésie, Australie, Polynésie française), Keshi (perle produite accidentellement en culture de forme baroque)…

La littérature (« La Perle » de John Steinbeck), le cinéma (« Les Perles de la couronne » de Sacha Guitry),  la musique (« les Pêcheurs de perles de Georges  Bizet) et la poésie se sont emparés aussi de ce sujet.

« Moi je t’offrirai Des perles de pluie Venues de pays Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre Jusqu’après ma mort Pour couvrir ton corps D’or et de lumière
Je ferai un domaine Où l’amour sera roi Où l’amour sera loi Où tu seras reine
Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas »…
J. Brel

Je termine par cette fable de Jean de la Fontaine:

Un jour un Coq détourna
Une Perle, qu’il donna
Au beau premier Lapidaire.
« Je la crois fine, dit-il ;
Mais le moindre grain de mil
Serait bien mieux mon affaire. »
Un ignorant hérita
D’un manuscrit, qu’il porta
Chez son voisin le Libraire.
« Je crois, dit-il, qu’il est bon ;
Mais le moindre ducaton
Serait bien mieux mon affaire. »

Dans mon livre « Un Art de Vie » j’ai choisi d’accrocher « des perles de vie au fil du temps »

Un Art de Vie

 « Quelques gouttes de rosée sur une toile d’araignée et voilà une rivière de diamants » Jules Renard

Printemps

Pommier

                                          « Le printemps est le peintre de la terre » (Alcuin)

Cette citation évoque vraiment le printemps, tant la nature est belle en cette période. Chaque saison a du charme.

 

« A Noël je n’ai pas plus envie de rose que je ne voudrais de neige au printemps. J’aime chaque saison pour ce qu’elle apporte. » (W. Shakespeare)

Bourgogne - Colza

Bourgogne - Colza

Mais le printemps est un vrai plaisir pour nos sens où le soleil apporte sa touche lumineuse.

 

 

 

 

La flore et sa palette riche en couleurs éveille l’âme du photographe et l’imaginaire du peintre et tout en diffusant ses fragrances  crée une note de quiétude et de sérénité. J’ai tellement de photos de fleurs qu’il est difficile d’en faire un choix!!

Azalée

« L’amour est le printemps du cœur, et le printemps a mille et mille fleurs » (Alexandre Dumas)

 

Camélia

 « Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme ». (Albert Samain)

 

 

Bourgogne - Coucou

« Qu’après un long hiver le printemps a ses charmes ». (Racine)

 

 

Bluebell wood - Jersey

 

« Le vert, fils du printemps a tapissée les forets de verdure ». (J.Delille)

 

 

 

 

 

 

Jacinthes

 

« Les fleurs du printemps sont les rêves de l’hiver racontés, le matin, à la table des anges ». (Khalil Gibran)

 

 

Glycine

« Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célèbrent leurs noces, mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles. » (Khalil Gibran)

 

Rhododendron

 

Cardamine

 

 

Muguet

« Le muguet est le sourire au dents d’ivoire du jeune printemps ». (P. Fournier)

 

Le printemps et le chant des oiseaux inspire les compositeurs (Vivaldi et « les quatre saisons ») et des chanteurs (J. Brel, E. Piaf, H. Dès…). De nombreux écrivains et poètes ont repris ce thème.

« Dans les profondeurs de vos espoirs et de vos désirs, sommeille votre silencieuse connaissance de l’au-delà; de même que la semence rêve sous la neige, votre cœur rêve de printemps. Ayez confiance en vos rêves, car en eux se cache le portail de l’éternité. » (Khalil Gibran – Le Prophète)

Mucha - Vase Goebel - Saisons

L’Art nouveau que j’affectionne, a puisé ses sources dans le monde floral et végétal. C’est ainsi par exemple que Alfons Mucha, peintre et illustrateur Tchèque,  s’est emparé de cet Art, pour peindre plusieurs panneaux décoratifs et représenter sa vision des saisons en  de jolies compositions féminines et florales. Le printemps et ses fleurs parait dans de nombreux domaines de l’Art nouveau: céramiques et faïence, verrerie et cristallerie  (lampes, vases), Art du vitrail (Tiffany, Grasset…), orfèvrerie et joaillerie, imprimerie (livres, cartes, reproductions de peintures et d’affiches…).

« La fantaisie est un perpétuel printemps ». (J.F. Von Schiller)

 

Beaucoup d’artistes ont choisi ce thème du printemps notamment les impressionnistes comme Monet, Sisley, Manet…  des peintres italiens comme Botticelli mais aussi Arcimboldo qui a peint une série de 4 tableaux pour les saisons.

 

Tandis que j’associais saisons et points cardinaux, mes recherches m’ont montré que ce lien existait déjà. La symbolique des points cardinaux montre cette correspondance, l’Est avec le printemps, le Sud avec l’été, l’Ouest avec l’automne et le Nord avec l’hiver. De même une analogie est faite avec le cycle journalier, l’aube et le printemps, midi et l’été, le crépuscule et l’automne et la nuit et l’hiver.

Ecosse

Ecosse

La poursuite de mes recherches m’a conduite vers la croix celtique qui fait la synthèse des représentations symboliques des ancêtres, associant entre autre temps (saisons) et espace (points cardinaux),  puis les autres croix, symboles fondamentaux de l’humanité bien avant le christianisme. Pour la croix celtique le cercle symbolise le ciel, les branches représentent à la fois les points cardinaux, les saisons et les 4 éléments air, feu, eau et terre. L’air est associé au printemps et à l’Est (et à l’oiseau) , le feu à l’été et au Sud, l’eau à l’automne et à l’Ouest, la terre à l’hiver et au Nord.

 

Une correspondance est également établie avec les périodes de la vie,  le printemps et l’enfance (avec cette expression pour dire son âge « fêter ses X printemps »), l’été et la jeunesse, l’automne et la maturité enfin l’hiver et la vieillesse. C’est ainsi que défilent les cycles des jours, des saisons et de la vie…

« Qui n’a cru respirer dans la fleur renaissante, les parfums regrettés de ses premiers printemps ». (M.desbordes-Valmore)

Je m’arrête un instant sur l’équinoxe de printemps (20 ou 21 mars), temps magique entre l’hiver et l’été, phase d’équilibre  où le jour a la même durée que la nuit; c’est le symbole de la renaissance à la vie, d’une énergie nouvelle, de la vitalité et de la joie. Je fais un aparté pour Pâques qui a toujours lieu le premier dimanche qui suit la première pleine lune après l’équinoxe de printemps.

Ce qui est passionnant quand on fait des recherches, des portes s’ouvrent et nous mènent sur des voies et des connaissances nouvelles. Je termine par un joli coucher de soleil printanier d’avril (sur le chemin de retour de Bourgogne).

« Chapeautons »

Venise - Carnaval

La définition du Larousse pour « chapeauter » outre coiffer d’un chapeau et contrôler un groupe ou autre, c’est aussi « écrire le chapeau d’un article », c’est pourquoi je commence ce thème « chapeaux » par une citation de Victor Hugo dans les Misérables:

« Il suffit d’un sourire entrevu là-bas sous un chapeau de crêpe blanc à bavolet lilas, pour que l’âme entre dans le palais des rêves. »

 

Chapeau de Sorcière

Antoine de Saint Exupéry

Avant de continuer cet article je  m’arrête sur ce mot bavolet qui est là un morceau d’étoffe ou ruban fixé derrière un chapeau de femme. J’ouvre cette page en pénétrant dans ce monde des chapeliers, modistes, plumassiers.. car depuis longtemps j’aime les chapeaux. Pour illustrer voici quelques dessins, car il y a plus de 20 ans, quand j’ai repris le dessin, j’ai commencé par le portrait. J’ai alors pris plaisir à dessiner des chapeaux.

 

 

Nous avions récupéré d’un aïeul un chapeau melon et des lunettes qui ont fait mon bonheur de dessinatrice.

 

Florence

Kirkcudbright - Ecosse

Le chapeau fait partie des couvre-chefs dont la liste est très longue. Je suis partie ainsi à la découverte de couvre-chefs datant du Moyen Âge, des anciens temps ou de contrées lointaines.

 

Des mots sont très connus comme  béret, bob, bibi, bonnet, coiffe (régionales comme en Bretagne), canotier, capeline (emblème de la féminité), casquette (apparue au XIXème siècle), etc… J’en retiens entre autres quelques uns: le deerstalker britannique (traqueur de cerfs) que Sherlock Holmes a rendu célèbre, le Tam o’ shanter (béret traditionnel écossais), le Glengarry (calot traditionnel écossais), le  Borsalino appelé aussi Fedora (emblème des gangsters et détectives), le galeron (chapeau en feutre des fauconniers au Moyen Âge), le Stetson (chapeau de cow-boy). Mais je vous invite à découvrir cette liste tant elle est riche de mots que peu connaissent.

 

 

Kirkcudbright - Ecosse

Venise - Carnaval

En fait depuis l’antiquité hommes et femmes portent des chapeaux. Le pilos (sorte de bonnet en cuir, lin ou laine) indiquait le rang social,  puis apparut la  pétase sorte de pilos à bords. L’historique du chapeau est un long parcours, avec des formes évoluant au cours des siècles et en fonction des modes: le liripipion au XIVème siècle  sorte de capuchon pointu, le hennin ou « chapeau de fée » conique agrémenté d’un long voile, au XVIIIème siècle le bicorne (image associée à Napoléon) et le tricorne (image associée aux pirates et corsaires mais aussi à des peintures de Louis XV, Louis XVI), le haut-de-forme très populaire au XIXème siècle qui symbolisait la réussite sociale. Il en est de même avec les matières qui sont d’une grande diversité: les poils d’animaux pour faire des feutres, les plus luxueux étaient en poils de castor, la fourrure (chapka chapeau à rabat), la paille date du Moyen Âge au départ pour la coiffe des paysans, l’osier, la laine, le cuir, diverses étoffes de soie, coton, lin….

Pastel

Actuellement c’est plus un accessoire de mode, pour des sorties, des évènements, ou pour se protéger du soleil et des intempéries (froid, pluie).

 

« Elle avait un chapeau à franges qui croulait sous le poids des fleurs.. C’était un jardin. » (Céline – Mort à crédit)

 

Un Art de Vie

Moffat - Ecosse

Le chapeau s’est aussi invité chez les magiciens pour en faire sortir un lapin (Louis Comte en 1814), chez les jongleurs avec la manipulation du chapeau melon (dit chapeau-boule en Belgique, ce chapeau est apparu en France au XVIème siècle, il devient le symbole de la respectabilité en Angleterre fin XIXème), chez les clowns, mais aussi dans les carnavals et des représentations historiques médiévales ou autres…

 

On retrouve aussi des couvre-chefs dans le cadre professionnel (militaire avec le képi, police,  pompiers avec les casques, les cuisiniers avec les toques…), ecclésiastique (avec la tiare papale, la mitre, la barette,  et le saturno d’évèque), mais aussi dans le cercle sportif (cyclisme, équitation…),  dans le domaine festif comme le jour de la Sainte Catherine (patronne des modistes).

Rome - Vatican 

L’origine du mot chapeau vient de l’ancien français « chapel » (coiffure portée pour sortir) mot issu du latin « caput » (tête). La profession de chapelier ou fabriquant de chapeau remonte au XVIème siècle (attestée à Paris en 1323), puis les modistes apparaissent à partir de la Révolution française (Coco Chanel débuta sa carrière comme modiste avec le canotier comme chapeau emblématique), sans oublier le métier de formier qui est l’artisan du bois qui sculpte des blocs de tilleul pour  la mise en forme des chapeaux. La chapellerie est l’Art de fabriquer des chapeaux, lequel  reste pratiquement le même depuis l’origine avec 5 étapes (préparation du poil, foulage, mise en forme, teinture et garniture). Il existait différentes branches de chapeliers: « de coton », « de fleurs », « de paon », « de feutre », « les faiseuses de chapeaux d’orfrois ». Le métier de modiste est la création de chapeaux uniques vendus à des particuliers, pour le théâtre et le cinéma. Au début du XXème siècle il était plus répandu qu’actuellement. Les modistes avaient le privilège de livrer leurs créations non par l’entrée des fournisseurs mais par le grand escalier!!

Highlands games - Ecosse

Highlands games - Ecosse

La plumasserie est l’activité concernant la préparation des plumes d’oiseaux, utilisées pour la confection mais aussi  pour orner des coiffes. Ainsi est née la corporation des chapeliers de paon vers 1268. Au XIVème siècle apparaissent les plumes d’autruche. Les plumes figurent dans les  parures  et rentrent dans la composition de coiffures extravagantes durant les siècles suivants. L’extension de l’industrie plumassière au XIXème siècle a contribué à l’extinction  de certaines espèces d’oiseaux, ce qui a mobilisé  les protecteurs de la nature. Le port du chapeau en désuétude dans les années 1960 a entrainé le déclin de la plumasserie. Les plumes utilisées actuellement pour les costumes des revues des cabarets parisiens, le music-hall et la haute couture, viennent d’espèces non protégées (coq, faisan, autruche…) et reposent parfois sur des stocks anciens précieux (héron, oiseau du paradis, paon…). C’est un véritable métier d’Art en voie de disparition.

Pour les amateurs de photos, les vieilles pierres dévoilent des sculptures témoins de couvre-chefs de temps anciens.

 

Dans mes recherches j’ai trouvé plusieurs sites de musées du chapeau à découvrir (Chazelles-sur-Lyon, Roanne, le Somail, Esperaza, Roanne, Caussade…). Je termine par une anecdote qui a marqué mon enfance: lors d’un déménagement un membre de ma famille a jeté à la poubelle un carton plein de chapeaux de sa femme dont je vous laisse imaginer l’amertume, quand elle s’en est rendue compte. Pourquoi a-t-il agi ainsi? La question est restée en suspens!!!

Carnaval - Venise

Je préfère garder une image positive avec ce poème de Stéphane Mallarmé ( Apparition):

Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.