« Miroir, ô mon beau miroir »

Colintraive-Ecosse-Caol Ruadh sculpture park

Un jour je me suis intéressée aux psychés – cheval mirror pour les anglais-. Je voulais en trouver un, non pas pour m’admirer!!  mais pour compléter l’ambiance un peu « surannée », favorable à l’évasion et l’imaginaire, de mon lieu de détente où se trouve tout mon matériel de dessins et  peintures. C’est ainsi, qu’après bien des jours de recherche, j’ai trouvé un grand miroir sur pied chez un brocanteur. Il allait ainsi compléter le décor, avec malles, mannequin de couture, rouet… Ce n’était pas le psyché que j’avais imaginé au départ, mobile monté sur un châssis et  inclinable. Mais il a été un « coup de cœur », découvert sur internet et que nous sommes allés chercher en province. Parmi bien d’autres objets hétéroclites, il était là, désuet, marqué par le temps avec  son « piqué » et son tain en argent. Lors de notre retour, il était posé à plat dans la voiture, c’est alors que  j’ai vu les premières images qui s’y reflétaient le ciel, les arbres de quoi susciter déjà des idées picturales.

 

J’ai toujours été attirée par les reflets sur l’eau d’une simple flaque ou sur des étendues plus vastes, et les images « miroir » au travers de boules transparentes, de quoi alimenter l’imaginaire.

Kilchurn-Castle-Ecosse

Madère-Funchal-Jardin botanique

Un jour à Venise, lors d’une montée d’eau de « l’aqua alta » sur la place Saint Marc, nous avons commencé à apercevoir des reflets:

 

Le terme vient de Psyché, déesse de la mythologie grecque, dont la beauté fut jalousée par Aphrodite et dont le fils Cupidon tomba sous le charme et devint amoureux. Après bien des épreuves ils ont été réunis pour l’éternité et immortalisés par plein de peintres et sculpteurs dont Antonio Canova que j’affectionne.

Le miroir est un simple objet de décoration pour certains, mais il appartient aussi au monde du merveilleux (les contes), du magique (au Ve siècle ap. J-C, en Chine, miroir sur lequel étaient coulés en bronze des dessins) , de l’imaginaire (Fantasy Art, films, livres…), de l’illusion. Il est parfois une porte, un passage  vers un autre monde. Il a inspiré beaucoup de gens dans des contes (Blanche Neige, la Belle et la Bête…), dans la littérature (Oscar Wilde et « Le portrait de Dorian Gray », Lewis Carroll  « De l’autre côté du miroir » suite de « Alice au pays des merveilles », J. K. Rowling « HarryPotter »…), dans le cinéma et à la télévision (Orphée de Jean Cocteau, Shrek, Peau d’âne de Jacques Demy, le dixième royaume série créée par Simon Moore  …).

Art de Vie

Le miroir attire aussi l’attention des photographes:

L’histoire du miroir est longue et passionnante: miroir plans, convexes, concaves, sphériques, réflecteurs paraboliques (énergie solaire)… ils sont présents partout dans le monde privé, public, scientifique (astronomie, télescopes…), mais aussi, architecture, Art, outils de perspective (F.Brunelleschi a découvert la perspective linéaire à l’aide du miroir, l’anamorphose où des images déformées deviennent clairement visibles quand elles sont réfléchies dans un miroir ), lieux d’attraction (comme au musée Grévin avec la salle des miroirs où les images se multiplient à l’infini) et c’est aussi un simple Kaléidoscope, jeu de miroirs qui réfléchit à l’infini et en couleurs la lumière extérieure.

Le miroir est un « portail » que j’ouvre pour qui s’y intéresse, car c’est un sujet très vaste qui offre plein de nouvelles voies de connaissances…

Petite pause découverte à Dunbar en Écosse

Dunbar port

Dunbar est une petite ville portuaire de la côte sud-est de l’Écosse, ancien Burgh royal, ancré dans l’histoire. Elle a été un important port de pêche et aussi l’une des plus importantes forteresses écossaises au Moyen âge. Ce n’est pas son château en ruine et son histoire qui m’ont intéressée. Son accès d’ailleurs n’est pas autorisé car dangereux du fait de son état de délabrement.  Aujourd’hui, les seuls résidents du château sont des mouettes  « Kittiwakes » qui construisent des nids sur les pierres apparentes des murs puis se promènent sur les quais du « Victoria Harbour »

Mais l’intérêt que j’ai porté à cette ville est la découverte d’un homme John Muir né à Dunbar en 1838, naturaliste et écologiste.  Un musée retrace son parcours où j’ai acheté deux brochures:

 

photo John Muir Musée de Dunbar

C’est l’un des premiers défenseurs de l’environnement. Il a émigré en Amérique avec sa famille à l’âge de onze ans. Grand amoureux et défenseur de la nature depuis son enfance, il tenait à la préservation des ressources naturelles et à la protection des lieux sauvages. Il est à l’origine de la création de parcs nationaux, la préservation de la vallée de Yosemite, Sequoia national Park  et d’autres zones de nature sauvage. Écrivain aussi il a laissé derrière lui beaucoup d’ouvrages: livres, essais, articles, lettres… au sujet de la nature. Il a été sensibilisé par  la lumière qui semblaient « peindre ciel et montagnes ». Il n’a jamais oublié ses racines écossaise.

« When I was a boy in Scotland I was fond of everything that was wild, and all of my life I’ve been growing fonder and fonder of wild places and wild creatures …I loved to wander in the fields to hear the birds sing, and along the shore to gaze and wonder at the shells and the seaweeds, eels and crabs in the pools when the tide was low; and best of all to watch the waves in awful storms thundering on the black headlands and craggy ruins of old Dunbar Castle when the sea and the sky, the waves and the clouds, were mingled together as one ».

Dunbar castle

J’aime beaucoup la statue dans la High street qui le représente jeune avec une envolée d’oiseaux.

Dunbar statue du jeune John Muir

A Dunbar, je me suis aussi attardée aussi vers une autre statue, de Léda, qui m’a beaucoup inspirée pour des peintures.

Je termine par une pensée de John Muir:

“The power of imagination makes us infinite ».

Et une carte postale

Image courtesy of Muir-Hanna Trust

« Images » construites à partir d’un escalier

Détail de porte

Depuis longtemps je suis attirée par les escaliers, non seulement pour les dessiner mais aussi par la vision qu’ils m’inspirent. Cela a commencé avec le dessin en perspective d’un escalier qui obéit à des règles: que ce soit une vue en plongée ou contre-plongée, qu’il soit droit ou hélicoïdal, présent partout dans les bâtisses, en ville, dans les jardins ou en pleine nature… Le reproduire sur un petit format A4 -A3 n’est pas si difficile, mais le dessiner en grand sur des portes est moins aisé.

De plus dans ma recherche de formes d’escaliers, je me suis intéressée aussi aux rampes d’escalier, notamment du style Art Nouveau que j’affectionne.

Détail de porte

Il est souvent un lieu de repos pour les gens fatigués qui s’y assoient, ou ceux qui attendent l’ouverture d’une porte d’un musée par exemple, voire les « individualistes » dans le RER bondé qui prennent les escaliers pour des sièges… Mais loin de ces considérations, la perception que j’ai des escaliers est autre. La montée de l’escalier peut représenter l’avenir, la lumière, l’imaginaire… quant à la descente ce peut être l’évasion, la fuite mais aussi le côté sombre.. L’escalier pour moi évoque « le clair et l’obscur », c’est comme la vie avec « ses hauts et ses bas », la peinture avec « l’ombre et la lumière ». C’est pourquoi j’en ai  peints ou dessinés beaucoup.

Détails de portes:

J’ai pris également beaucoup de photos. Certains escaliers m’ont marquée soit par leur construction soit par leur situation. L’escalier dit « de Bramante » au Vatican ( mais conçu par Giuseppe Momo en 1932,  Donato Bramante a réalisé un double escalier en spirale semblable à celui-ci en 1512 qui se trouve encore aujourd’hui au Vatican) est un escalier à double hélice à la sortie des musées, avec une verrière située au-dessus qui apporte la lumière. Il comporte deux escaliers, un pour monter et un pour descendre, ainsi les personnes qui vont en sens inverse ne ne croisent jamais.

L’escalier de la Casa Batllo à Barcelone évoque la colonne vertébrale d’un animal préhistorique ou d’un dragon dans sa grotte, sous forme d’une spirale sinueuse et celui de la Casa Mila orné de peintures murales colorées.

Whaligoe steps Ecosse photo de prospectus

En Écosse, situé en pleine nature et difficile à trouver, le « Whaligoe and its steps » est le nom d’un escalier de 363 marches  qui descendent vers ce qui était un port naturellement formé entre deux falaises artificielles. Autrefois c’était un lieu de débarquement pour les bateaux de pêche. C’est munis d’une photo tirée d’un prospectus que nous avons cherché ce lieu.

Mais ce sont aussi les escaliers dans les phares,  les châteaux, les églises, les abbayes, les sites touristiques, les jardins ou en pleine nature… Là encore j’ai pris tellement de photos que le choix est difficile.

A Venise que d’escaliers à monter et à descendre… de même dans le métro!! Par jeu, j’ai pris l’habitude de compter les marches d’un escalier..

L’influence d’une histoire étrange « Murée vive »

murée vive Illustration

J’avais commencé à lire un livre emprunté à la bibliothèque de la cité universitaire où je résidais, au début de  mes études. Il concernait des « histoires extraordinaires ». J’avais alors « accroché » avec la première histoire « Murée vive », assez courte, au point de la recopier dans un petit carnet, car on était loin de la technologie actuelle:  photocopies, ordinateur… Occupée ensuite rapidement par mes études, j’avais rendu le livre avant de l’avoir terminé.

Longtemps après la fin de mes études, j’ai retrouvé ce petit carnet. Mais je n’avais noté ni le nom de l’auteur, ni l’éditeur, seulement « Histoires extraordinaires ». J’ai voulu alors retrouver ce livre et en terminer la lecture. J’ai essayé de recontacter la résidence universitaire pour en avoir le titre, mais il n’y avait plus trace de ce livre. J’ai recherché sur Internet « Histoires extraordinaires » et ensuite à partir des noms présents dans l’histoire: Vicomte de Rabasteins , Baron des Adrets, château de Monségur, Lucie de Pracontal… mais en vain. J’ai effectué  de longues recherches infructueuses dans des rayonnages de livres, mais c’est grâce à la vulgarisation d’internet et notamment le site des collections  numérisées de la BNF (Gallica) que j’ai enfin retrouvé le titre: « Histoires étranges qui sont arrivées » de G. Lenotre . Ce livre traite de neuf histoires dont celle de « la Bête du Gévaudan », de « L’inventeur du voyage à pied »….

je me suis intéressée à cet historien, qui en fait est un pseudonyme, d’après le nom d’un ancêtre jardinier du roi Louis XIV André Le Nôtre. Cet auteur est surtout  spécialiste de l’histoire de la Révolution française. Il est né en 1855 au Château de Pépinville à Richemont près de Metz, alors que j’ai fait mes études dans la même région, à Nancy.
source : carte postale de Lorraine

source : carte postale de Lorraine

C’est un  auteur dramatique, de son vrai nom Louis Léon Théodore Gosselin, élu à l’Académie française en 1932. 
Dans ses notes et souvenirs il écrit: « le G que j’ai mis devant Lenotre ne signifie ni Georges, ni Guy, ni Gaston, ni même Gédéon comme certains le croient et le disent; mais tout simplement Gosselin, qui est mon nom de contribuable. »

Un cousin récemment me parlait des mes talents de conteuse lorsque nous étions enfants. Il est vrai que cette histoire de jeune fille, disparue le jour de son mariage alors qu’ils jouaient tous à la cachette dans un château, était passionnante à raconter le soir autour du feu. Je ne vais pas conter cette histoire, je la laisse découvrir aux lecteurs amateurs de ce style de lecture…

Je ne sais pas si mon goût pour « les vieilles  pierres » vient de là, les châteaux en Écosse et leurs légendes, mais aussi d’autres châteaux et leurs passages secrets dont des guides ouvrent des portes pour en montrer l’accès. Ceci éveille l’imaginaire avec ce « jeu de la cachette » en ces lieux.

Je termine par cette dédicace de G Lenotre au début de son livre:

dedicace

Lien vers le pdf de :« Murée vive »

 https://archive.org/details/histoirestrang00lenouoft

« Galerie d’Art » murale de plein air à Invergordon (Écosse)

invergordon Bag pipes

Invergordon, ancienne base navale, est une ville colorée avec ses fresques murales, dont chacune raconte une histoire ((tailleurs de pierres, sports, musiciens: « Pipes and drames », loch et pêcheurs, services de secours: « Fire Brigade » et « Lifeboat station », environnement,  gare  « Railway station and The long goodbye »…).

L’amateur de photos peut ainsi flâner dans les rues et y trouver un certain intérêt.

La gare présente beaucoup de peintures, en voici quelques unes:

Encore quelques photos pour terminer: