Pourquoi un tableau, un livre, un site… inspirent-ils tant d’autres artistes, auteurs ou musiciens qui s’emparent du sujet, du thème, de l’histoire…pour peindre, dessiner, écrire, sculpter, composer de la musique, tourner un film?
Une histoire: « La Belle et la Bête » est à l’origine de ces réflexions. J’ai remonté le temps et je me souviens que le film de Jean Cocteau m’avait marquée et impressionnée dans mon enfance. Depuis quelques années je me suis penchée sur ce sujet. J’ai suivi Dominique Marny (la petite nièce de Jean Cocteau) avec la lecture passionnante « des coulisses du tournage » (que je vous laisse découvrir)
J’ai recherché le texte d’origine de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont et Je me suis tournée ensuite vers les livres pour la jeunesse.
Certains auteurs évoquent que la source d’inspiration reposerait sur l’histoire vraie au XVIème siècle d’un homme Pédro Gonzales ayant souffert d’une hypertrichose (dérèglement hormonal entraînant une pilosité envahissante) et qui aurait épousé une jolie femme: dame Catherine…
Cette histoire a suscité un vaste engouement et est à l’origine de très nombreux films, séries, dessins animés, pièces de théâtre, musiques, chorégraphie, livres…
C’est ainsi que j’ai découvert que des auteurs comme Dominique Demers a publié un livre pour enfant « Annabel et la bête » mais aussi un roman « La où la mer commence » , et Dominique Marny également un roman « Mes nuits ne sont pas les vôtres » .
J’ai recherché alors d’autres sujets repris puis interprétés, transposés, copiés… par tant d’artistes qu’ils soient dessinateurs, peintres, graphistes, poètes, écrivains, musiciens, chorégraphes, sculpteurs, cinéastes etc…
Ainsi « La Joconde » a fait couler tellement d’encre au sujet de ce sourire énigmatique et du modèle lui-même!! Elle a donné lieu aussi a tellement de « contrefaçons », d’interprétations, de caricatures… Il suffit de cliquer « inspiration La Joconde » ou « le sourire de La Joconde » et on voit défiler maints portraits de Mona Lisa retouchée, enlaidie, colorisée, modernisée, surréaliste, dessinée en Barbie, en zombie ou en chat, avec une cigarette, une moustache ou des lunettes, utilisée pour des publicités, en train de manger ou attablée devant un verre, se prenant même en selfie, en train de tricoter, mais aussi se reposant avec une vue sur ses pieds etc… Qu’en penserait Léonard de Vinci? Il serait sans doute heureux de la notoriété de son œuvre qui a su traverser les âges, avec ce sourire énigmatique. Mais il serait peut-être aussi choqué par certaines caricatures avec Mona Lisa déformée, dénudée… Certains ont caricaturé ce sourire jusqu’à en dessiner des rictus tandis que d’autres (ANT ligue italienne contre le cancer) ont retenu ce symbole pour sensibiliser contre le cancer : « les tumeurs qui changent la vie, pas sa valeur » avec Mona Lisa chauve qui garde cependant le sourire malgré les circonstances. Quelle source inépuisable d’inspiration que cette Joconde!!!
Un tout autre tableau a impressionné et fasciné beaucoup d’artistes, de peintres et dessinateurs, c’est « l’Île des morts » de Böcklin et ses 5 versions, rarement représentée en caricature, mais plutôt en une vision artistique de ce thème grave et pathétique qu’est le passage dans l’au-delà. Est-ce pour conjurer le stress quand on évoque la mort? Des musiciens se sont inspiré aussi de ce tableau notamment Sergueï Rachmaninov avec son poème symphonique.
Je continue mon parcours avec un lieu: Staffa
J’ai découvert « la Fingal’s cave » de l’île de Staffa en Écosse suite à la lecture du « Rayon vert » de Jules Verne. Par la suite j’ai constaté que ce lieu a aussi impressionné beaucoup d’autres personnes.
Est-ce l’écho des vagues, sons étranges perçus dans cette cathédrale d’orgues basaltiques qui a inspiré le musicien Félix Mendelssohn avec « l’ouverture des Hébrides » ? Une des premières chansons de Pink Floyd porte aussi le nom de ce lieu, de même un groupe rock celtique Wolfstone. Est-ce la beauté naturelle de ce site qui a éveillé l’âme de poètes comme William Wordsworth, John Keats…, ou de peintres comme Turner.., qui ont voulu idéaliser cette île perdue au milieu de la mer, surgie de nulle part, lumineuse sous un ciel estival ensoleillé, mais aussi triste et grise balayée par les intempéries vents et tempêtes? Est-ce toute cette atmosphère dont des écrivains ont voulu s’imprégner et s’en emparer pour écrire, comme Sir Walter Scott pour qui « c’est l’un des endroits les plus extraordinaires qu’il ait vus »; ou Jules Verne qui a choisi d’écrire une histoire d’amour en Écosse avec cette île comme « point d’orgue » dans son tableau final? Et que dire du ressenti d’autres artistes vidéo, cinéaste ou dramaturge qui ont puisé là leur source d’inspiration?
Des châteaux comme celui de Louis II de Bavière Neuschwanstein ont inspiré beaucoup de peintres et dessinateurs. Celui-ci a fait couler aussi beaucoup d’encre et a servi de modèle à Walt Disney pour Disneyland, à un hôtel de Las Végas… mais aussi pour des puzzles, dans des publicités , pour des films, jeux vidéo ou séries…
Beaucoup de thèmes ont motivé les artistes comme la mythotologie. J’ai moi-même succombé au charme d’une statue en Ecosse à Dunbar représentant Léda et le cygne.
C’est un sujet récurent en peinture (L. de Vinci, G. Moreau, Rubens…) , dessin, sculpture, mosaïque…
Le Moyen âge et ses légendes et les différentes époques, l’Art nouveau , l’Art déco, la science, la musique, les hommes ou lieux célèbres, etc…, quel vaste champ d’action !!! Il y a tellement de sources d’inspiration, tant de choses à découvrir et à apprécier, que c’est à chacun d’y trouver sa voie et ses préférences, de développer son imaginaire, sa créativité et d’y retirer alors beaucoup de plaisir.