A l’origine de cette aventure d’écrire un livre, il y a sans doute une envie de faire partager des pensées, des perceptions, des émotions… Il y a très longtemps, j’avais noté une réflexion tirée d’un roman de Barbara Delinsky:
« Ses perles étaient des moments, une succession de moments heureux, enfilés les uns derrière les autres sur un beau fil bien solide. Les grains de sable, elle les balayait d’un geste et s’empressait de les oublier… »
De plus je collectionne le sable, je suis une « arénophile ». Un jour, lors d’un conversation au sujet de cette pensée, une collègue m’a fait part d’un poème de Vlada Urosevic, dans le même esprit, lu dans le métro :
« Enferme cet été dans une boîte de paille
Dans une tour de sable
Dans une étreinte de vent
Dans le calice d’un pavot
Enferme le sans forcer
Enferme le pour qu’il puisse de nouveau
Apparaître un jour où tu seras seul un jour d’hiver
Apparaître comme un parfum
Comme un nom oublié
Comme un signe salutaire. »
C’est à partir de là, vers 2002, que la trame du livre s’est structurée peu à peu, s’appuyant sur des réflexions au sujet de la vie, avec ses hauts et ses bas, qui s’apparente à la peinture avec ses jeux d’ombre et lumière, de clair et d’obscur. J’ai eu envie d’apporter de la couleur avec des aquarelles, afin d’en atténuer les propos, et comme fil conducteur une petite fille et ses « doudous ». J’ai puisé l’inspiration pour les dessins, dans des images ou photos captées au fil des jours. Puis la question s’est posée: quel titre apporter au livre? C’est alors qu’il s’est imposé un jour comme un « déclic » avec un regard sur mon tapis qui représente l’Arbre de Vie.
L’histoire de ce tapis remonte à une vingtaine d’années alors que nous étions en voyage organisé en Turquie. Un « passage obligé » chez un fabricant de tapis était une motivation de ce voyage pour certains, mais ce n’était vraiment pas notre cas. Nous étions assis en cercle dans une grande salle et nous avons regardé défiler sous nos yeux des tas de tapis de toutes les tailles, toutes les couleurs… Les gens intéressés étaient ensuite conduits dans d’autres salles pour conclure le marché. C’est alors que j’ai été captivée, attirée comme un aimant, par un tapis en soie et ses reflets différents en fonction de son orientation et de la lumière, dans les tons turquoises, représentant un Arbre de Vie.
Je voulais le prendre en photo pour en conserver l’image. On nous a alors conduits dans une salle, avec une offre d’achat. Mais loin de là était notre intention de l’acheter. On nous a présenté d’autres tapis avec la même symbolique, plus petits, avec d’autres couleurs, mais sans intérêt à mes yeux. Je voulais seulement conserver le souvenir « pictural » de ce tapis. C’est alors que « le marchandage » a commencé, 2 puis 3 vendeurs, puis le directeur de cette fabrique sont venus pour essayer de nous faire fléchir, en voyant le vif intérêt que ce tapis avait éveillé en moi. Le groupe était déjà parti quand, après de longues discussions et de plus en plus de conditions attractives d’achat, nous avons fait l’acquisition de ce tapis qui pour moi est un peu comme une « œuvre d’Art ». Le ressenti de chacun est personnel devant un tableau, un dessin, une sculpture, un bijou, ou à la lecture d’un livre… J’ignore pourquoi j’ai eu une telle attirance pour ce tapis: la couleur, les reflets, la symbolique?
L’Arbre de vie en effet a toute une riche symbolique universelle dans l’histoire de la philosophie, des religions, des mythologies, des traditions et cultures du monde, de la science… C’est pourquoi il est un modèle de prédilection pour bien des artistes qu’ils soient sculpteurs, graveurs…ou peintres comme Klimt:
Il est l’expression de la force de la vie, son mystère et ses origines, il est le symbole végétal de la vie. Il représente le « trait d’union » entre le terrestre avec ses racines qui plongent en pleine terre et le divin avec sa ramure qui monte en plein ciel. Il est aussi le symbole des lois de l’univers, de l’immortalité, de la fécondité, du cycle de la vie, de la vie en perpétuelle évolution: l’arbre perd son feuillage en hiver mais le retrouve au printemps. Il assure la protection, représente force, sagesse, beauté… Il est aussi associé à des animaux selon les différentes cultures, dragons, phénix, oiseaux. Un couple d’oiseaux fait allusion au mariage et à la régénération.
Ce chapitre en fait ouvre des voies vers tout le symbolisme de l’arbre: arbre de vie mais aussi arbre de la connaissance, arbre généalogique, arbre sacré des mondes archaïques etc… que je vous laisse découvrir.