« Un instant de vie »

Tableau de sable - D'après D'après 1 photo ancienne Los Angeles, 1946 -  by Nina Leen - Source Pinterest

 

Pourquoi se hasarder vers ce nouveau sujet qui peut paraître un vaste sujet philosophique? C’est lors de mes recherches pour l’inspiration de nouveaux tableaux de sable que des photos anciennes ont touché ma sensibilité et motivé ce nouvel article.  En effet de ces petits « instants de vie » émane « une certaine âme ».

Waterloo Station, 1924 - Source Pinterest

 

 

Elles avaient déjà retenu mon attention lors de ma reprise du dessin avec ma curiosité d’en savoir plus sur l’histoire de la photo et plus récemment lors d’une exposition: les Nadar, une légende photographique.

Tableau de sableMais que représente un « instant de vie »? Pour l’un de mes proches « c’est seconde après seconde ».  La définition d’un instant est un moment très court, un laps de temps. Dans l’art de la photographie on parle d’instantané obtenu avec un temps d’exposition très court. Mais pour d’autres il se rapporte à un évènement heureux ou malheureux de leur vie personnelle, familiale  professionnelle, étudiante… Ce peut être une rencontre, la réalisation d’un projet, tourner une page, la réussite à un examen, un voyage, un évènement festif, une mélodie etc… La liste peut être très longue!!! En fait la vie est une succession de tous ces instants plus ou moins longs et c’est à chacun d’y retrouver sa propre définition.

 

ParisC’est ainsi que la vision d’instants de vie ont conduit l’imagination, l’exaltation d’artistes (peintres, dessinateurs, graphistes…) ou de musiciens, l’inspiration d’écrivains, de poètes ou de cinéastes, l’émotion et le ressenti de « tout un chacun »…  L’art de la photo permet  de capter toutes ces sentiments mêlés, accordant un bref instant à s’extraire d’un quotidien parfois difficile. C’est comme ce regard d’enfant pour un marionnettiste

Pour Rémy Donnadieu:

Il y a tant d’histoires à écrire dans une seule image, que chacun y invente la sienne.

 

Pour Marcel Proust:

La photographie est l’art de montrer combien d’instants éphémères, la vie est faite.

 

 

Tableau de sable - Georges Brassens - Source Pinterest

 

 

Pour Dorothéa Lange:

La photographie prend un instant hors du temps, changeant la vie en la retenant immobile.

Tableau de sable

 

Ces photos anciennes m’ont aidée à illustrer mon « escapade en vélo ». Ce n’est pas la nostalgie d’un passé révolu, mais c’est aussi l’émotion ressentie avec des images capturées avec nos objectifs photos lors de voyages ou balades, avec la recherche de prises de vue et de scènes de vie uniques voire fugaces.

 

 

Pour le  photographe Edouard Noubat:

Le joueur de temps sait qu’il n’y a pas de second instant.

 

Tableau de sable - Doudou sur un muret en Croatie

 

D’après Henri Cartier-Bresson:

C’est une illusion que les photos sont faites avec un appareil… Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur.

Savoir apprécier un instant de vie c’est aussi suivre le poète anglais William Blake:

 Voir le monde dans un grain de sable
Et les Cieux dans une fleur sauvage
Tenir l’infini dans le creux de la main
Et l’éternité dans une heure.

Pour Alfred Hitchcock:

La vie ce n’est pas seulement respirer, c’est avoir le souffle coupé.

C’est prendre cette expression au sens figuré « rester sans voix », du fait de l’émotion ressentie face en un instant de vie qui parait tellement beau. L’expression « instant de vie » ouvre de multiples sites sur internet, de photographies, de blogs, de livres…

Naples - Musée archéologique

 

Avant l’ère de la photographie les artistes peintres, sculpteurs, dessinateurs… prenaient du temps pour réaliser des scènes de vie et laisser ainsi un message  pour la postérité. Il suffit de voir toutes ces peintures murales italiennes (à Pompéi, Herculanum, Boscoréale, Stabies..), ces mosaïques,  et de nombreux musées à travers le monde pour imaginer des instants de vie à différentes  époques. Mais ce sont aussi les peintures murales d’un  passé beaucoup plus lointain comme de la grotte de Lascaux qui nous ont laissé ces messages.

 

 

 

Tableau de sable

L’Art de la photographie a établi un nouveau regard sur la vie et pour l’œil du photographe un instant de vie s’est mué en des fractions de secondes. Que ce soit un animal ou une personne il a tenté parfois de saisir l’image éphémère. Parfois c’est une simple expression d’un visage tellement fugace que le photographe tente d’accrocher.

Paris - Jardin du Luxembourg

 

Mais il a pris aussi le temps de bien ajuster l’objectif pour  immortaliser cette plénitude d’une personne  plongée dans sa lecture, paraissant détachée du monde extérieur. C’est aussi cette autre personne  plongée dans ses rêves en train de sommeiller sur un banc ou une autre en train de nourrir des pigeons.

 

 

 

 

Ce sont aussi des visages rencontrés lors d’un voyage ou ces enfants qui se sont prêtés au jeu de la pose photo, des moments de tendresse. C’est toute la vie qui anime  des marchés,  des parcs et jardins etc…

Ouzbekistan

 

 

Ce sont aussi  des artisans, des musiciens etc… qui offrent un bref aperçu de leur vie.

 

Les animaux offrent la vision de plein d’instants de vie qu’il est agréable de mémoriser. La photographie reste une ressource inépuisable pour fixer ces parcelles  de vie. 

 

 

 

C’est ainsi que l’œil du photographe a repéré l’oiseau en plein vol ou le  papillon qui s’est posé sur une fleur. Il a remarqué la noblesse du cheval et a tenté de conserver l’enchantement d’un pas de danse du cheval avec son cavalier lors d’un spectacle équestre (comme le Cadre Noir de Saumur ou le théâtre équestre de Bartabas).

 

 

 

 

Mais il a pris le temps aussi de se poser pour goûter un instant de tranquillité  avec des phoques alanguis sur un rocher. Il a su  fixer au loin des cerfs et des biches craintifs. Il a saisi tout le calme d’un chien reposant tranquillement  sur un banc ou percevoir l’omniprésence apaisante des chats. Il s’est amusé à suivre ces petits moutons malicieux dans leurs jeux et goûtant ensuite un repos bien mérité auprès de leur mère.

 

 

Sicile

 

 

 

Un instant de vie apparait aussi en une fleur qui s’ouvre et où l’insecte vient butiner et c’est aussi le vol d’une libellule ou d’une coccinelle… Il est difficile de tout décrire tant le choix  des photos est vaste, car sans arrêt l’œil du photographe est sollicité par tant de vie!!!

Parc de NoisielUn instant de vie c’est aussi un message sonore de vie, avec le chant d’un oiseau, le croassement d’une grenouille, le miaulement d’un chat, un air musical etc… et c’est  un moment  envoûtant tel celui engendré par l’orgue marin (de Zadar en Croatie)  qui  fonctionne grâce au ressac de la mer.

Tableau  de sable - Orgue de mer - Zadar - Croatie

 

 

 

 

 

 

Ce sont aussi des images numériques qui prennent vie en s’animant sur des murs (l’Atelier des lumières à Paris), des façades de bâtiments ou de carrières (Baux de Provence)…

 

Dans le monde chaotique d’aujourd’hui, prendre conscience de tous ces petits instants de vie permet d’avoir une vision d’images positives, de se ressourcer et d’avancer car comme disait Malraux:

La vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie.

Pour Marc Riboud:

La photographie ne peut pas changer le monde, mais elle peut montrer le monde, surtout quand le monde est en train de changer.

C’est aussi  le « Carpe diem » du poème d’Horace signifiant qu’il faut cueillir le jour présent sans se soucier de l’avenir (maxime qui orne souvent les cadrans solaires) ou pour Ronsard de « cueillir les roses de la vie ».

Henri Cartier-Bresson - Enfants jouant dans la rue - Source PinterestC’est pourquoi je termine par ces pensées de Henri Cartier-Bresson:

Le temps court et s’écoule et notre mort seule arrive à le rattraper. La photographie est un couperet qui dans l’éternité saisit l’instant qui l’a éblouie.

Pour moi l’appareil photo est un carnet de croquis, un instrument d’intuition et de spontanéité.

 

 

Escapade en vélo

Tableau de sable - Inspiration Photo Otho Lloyd, Barcelona, España, 1946

Plusieurs images ont contribué à de nouvelles recherches pour connaitre toute l’histoire de la bicyclette.

 

D’abord Internet est un prodigieux album de photos anciennes pour trouver l’inspiration dans la composition de mes tableaux de sable. Parmi ces images sont apparus des précurseurs de notre vélo actuel.

 

Ce sont des captures d’images lors de nos voyages, des instants de vie,  comme ces enfants en Ouzbékistan qui voulaient nous montrer leur inventivité à adapter de la lumière sur leur petit vélo..

 

C’est aussi ce tisserand écossais, d’une petite entreprise de tissage de l’île de Skye, qui a repris un métier à tisser et a adapté un système pédalier de vélo pour faire son tissu (Skye weavers powered by pedal). C’est ainsi que sportivement il tisse son beau tweed pendant des heures!!!

 

D’autres photos de vélo anciens ou en des lieux insolites ont été capturées au cours des balades, voire une peinture sur une palissade devant une vitrine en Écosse.

Irlande

 

Ecosse - Dumfries

 

C’est une histoire de tandem avec la visite de la petite île anglo-normande de Sercq (proche de Guernesey), qui ne se visite qu’à pied, en carriole, ou en vélo (location alors pour nous d’un tandem), car les véhicules automobiles sont interdits (sauf les tracteurs). Puis c’est l’acquisition d’un tandem moderne en remplacement d’un autre vétuste pour continuer une remise en forme  à deux.

 

Diseappearance - Michael Riendeau as Anthony Sullivan  sur son velo

Enfin c’est l’histoire d’un petit vélo jaune, aperçu dans une série télévisuelle (Disappearance), qui a ouvert une fenêtre sur mon enfance. J’allais à l’école primaire, chevauchant mon petit vélo jaune et comme la côte à monter était dure, mais tellement agréable à redescendre à la fin des cours!!!

Un peu d’humour de Pierre Dac :

« Il est idiot de monter une côte à bicyclette quand il suffit de se retourner pour la descendre »

C’est aussi la chanson de Yves Montand qui résonnait à cette époque:

Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
A bicyclette
Nous étions quelques bons copains…

Pour commencer ce nouveau voyage,  voici un aperçu des synonymes:  petite reine, bécane, cycle, bicycle, clou, vélo abréviation de vélocipède, biclou, tandem , mais aussi triplette, quadrupette, vélocifère ou célérifère, draisienne…

 

Wilhelmina Helena Pauline Maria, reine des Pays-Bas en vélo jardins du palais de Soestdijk 1938 - Source WikipédiaL’expression « la petite reine » serait liée à une jeune néerlandaise qui devient reine à 10 ans, grande amatrice de bicyclette (Wilhelmine d’Orange-Nassau) et parait dans un article en 1898 dans « la France illustrée »  alors que la souveraine est de passage à Paris. Ce surnom désigne ensuite la bicyclette elle-même, nom popularisé ensuite par un reporter qui dans son histoire du vélocipède a parlé de la « reine bicyclette ».

 

 

 

Le mot bécane a d’abord signifié mauvaise locomotive (1841), avec assimilation du bruit de la machine au cri de l’oiseau qui frappe du bec. Il a pris le sens de bicyclette en 1890. Ce nom a connu un renouveau après-guerre grâce au succès du constructeur Motobécane et de la célèbre Mobylette (1949), mot formé à partir de mobile et bicyclette. Actuellement il désigne aussi une machine, en particulier un ordinateur…

 

 

Le biclou est une expression argotique. Le clou a désigné fréquemment une automobile usée, un vélo usagé. Le mot biclou provient du croisement de clou et bicyclette.

Le tandem a connu ses heures de gloire vers 1930 à l’instauration des congés payés. Des couples qui ne pouvaient pas s’offrir le luxe d’une automobile pouvaient alors aller se balader ensemble sur les routes. L’expression « travailler en tandem » vient de là en référence à l’efficacité d’une action en duo. Il existe des versions à 3 ou 4 places: triplette, quadruplette. D’origine anglaise, le nom viendrait du latin tandem qui signifie « enfin, à la longue ». Ce mot était utilisé dans l’argot étudiant anglais pour exprimer l’idée de longueur d’un attelage interminable. Les étudiants raillaient ainsi les carrosses des personnes huppées, attelés d’une double colonne de chevaux, l’une à l’avant, et l’autre à l’arrière. Ce terme désignait auparavant un cabriolet découvert attelé de deux chevaux en flèche, d’abord en anglais (1794) , puis en français (1816).

 

 

 

Les premiers croquis illustrant un véhicule à 2 roues, ressemblant à une bicyclette, seraient attribués à Léonard de Vinci  mais dont l’authenticité n’a pas été prouvée.

Célérifère - Source pages.techno.free.frA la fin du XVIIIème siècle le Comte de Sivrac aurait inventé le « célérifère », premier véhicule à 2 roues présenté comme un cheval de bois auquel 2 roues auraient été fixées.

 

 

 

Karl Drais von Sauerbronn - Source WikipédiaL’histoire de la bicyclette remonte en 1817 avec un baron allemand (Karl Drais von Sauerbronn) qui a inventé sa « machine à courir ». Il était assis sur une poutre en bois reliant 2 roues et il avançait par action de ses pieds au sol. Cette « Laufmaschine » a été appelée ensuite vélocipède en 1818 et draisienne en l’honneur de son inventeur.

 

 

Kirkpatrick Mac Millan - Source PinterestEn 1839, l’écossais Kirkpatrick Mac Millan, forgeron,  fut le premier à perfectionner la draisienne en entraînant la roue arrière à l’aide de leviers et un système de pédales. Il devenait possible de rouler sans que les pieds ne touchent le sol par un mouvement de va-et-vient des jambes (et non un mouvement rotatif).

 

 

 

Bicycle de P et E Michaux - 1910 - Place de la Concorde - Source lepetitbraquet.frEn 1861 les Michaux, Pierre et Ernest  (serruriers) ont réparé et perfectionné une draisienne à la roue avant défaillante  en l’équipant d’une « pédivelle » (brevet d’invention en 1868), qui va devenir la pédale, d’où la création d’un pédalage rotatif. Le vélocipède (« michaudine ») est né et fut le premier succès commercial de la bicyclette. Le vélocipède à pédale connait un franc succès à partir de 1867.

 

 

 

Pierre Lallemant - 1870 - Source WikipédiaD’autres pionniers revendiquèrent avoir inventé un système à pédale comme Pierre Lallement dès 1862 qui émigra aux USA puis obtint un brevet américain en 1866 pour sa machine qu’il appella « bicycle ». Certains appellèrent cette machine « boneshaker » ( secoueuse d’os) du fait des roues, en bois cerclées de fer. Le confort relatif apparait en 1869 avec des garnitures de roues en caoutchouc dur.

 

 

 

 

 

Plusieurs inventeurs ont créé des prototypes nouveaux mais qui n’ont pas eu de suite comme cette machine entièrement métallique avec transmission par chaîne, conçue par l’horloger Guilmet et réalisée par le constructeur Meyer en 1869.

En 1870 un anglais James Starley améliora ce vélocipède , en l’allégeant et en le munissant d’un grande roue à l’avant. Le « Grand Bi «  est né permettant d’atteindre des vitesses plus grandes.

 

En 1879 H. J.  Lawson créa le système de transmission par chaine de la force du pédalage  ainsi fut créé le pédalier vers la roue arrière. Mais il ne connut pas le succès commercial du Grand Bi alors en plein essor.

Starley-cycle - Source PinterestC’est en 1884 à Jonh Kemp Starley (son neveu)  que l’on doit l’ancêtre de la bicyclette actuelle « la bicyclette de sécurité » car plus sécuritaire que le Grand Bi, avec des roues de taille raisonnable et une transmission par chaîne.

Depuis cette date la bicyclette a dans sa forme générale fort peu évolué, l’ère des pionniers se termine ouvrant la voie à une industrie en plein essor.

Ensuite ce sont des avancées technologiques qui se sont succédées:  avec l’apparition de système de chambre à air, en 1888, un vétérinaire écossais, John Boyd Dunlop, inventa un bandage en caoutchouc rempli d’air (qui contribua à améliorer le confort du cycliste),  les français André et Edouard Michelin apportèrent le pneu démontable en 1891 ( séparant la chambre à air du pneu). Les innovations se succèdèrent:  les freins (à patin, à mâchoire, à rétro-pédalage), les changements de vitesses, les dérailleurs etc… Au début, l’éclairage des cycles était constitué d’une bougie puis d’une lampe à acétylène montée à l’avant sur une suspension à ressort puis vinrent la dynamo et l’ampoule électrique.

Photo ancienne - Bloomer - Source PinterestLes bicyclettes sont devenues un produit industriel dès 1890 (en France Peugeot, Mercier, Manufrance…) et à des prix abordables. Ceci a contribué aussi à l’émancipation de la femme. En 1895 certains moralistes et médecins affirmèrent que « la bicyclette était une menace pour la santé physique et morale des femmes et encourageait exhibitionnisme et dévergondage, voire à développer des pratiques masturbatoires » (en chevauchant une selle et en se mettant en mouvement). De plus les vêtements à l’époque n’étaient pas adaptés. Les femmes se sont battues pour porter le bloomer (sorte de jupe-pantalon) pour pouvoir pratiquer la bicyclette et se libérer du corset.

 

 

En 1900 la bicyclette moderne est née avec  ses 2 roues de même taille, sa chaine de transmission et ses pneus démontables, gonflés à l’air. Beaucoup de modèles de vélo sont décrits (portant le nom de leur inventeur), vélo couché, vélo pliant, vélo de course, vélo utilitaire, side-car etc…. Ce fut le premier moyen de locomotion rapide utilisé par les policiers. Ils portèrent alors ce surnom d‘hirondelle, comme le nom de leur vélo, car leur silhouette avec la pèlerine flottant au vent évoquait cet oiseau …

 

Cette évolution technologique a eu un regain dans les années 80 avec l’apparition du VTT et de nouvelles innovations (changements de vitesse « indexés », suspensions, matériaux nouveaux (titane, fibres de carbone..). En un siècle, le vélo a beaucoup évolué, de la position du cycliste à la transmission en passant par la taille des roues. Aujourd’hui, l’évolution du vélo porte sur ses matériaux, sa transmission (courroie, électrique, boîte de vitesses) et ses équipements (suspensions, freinage),  toujours plus légers, confortables, faciles à utiliser. L’histoire du vélo est tellement vaste que plutôt de s’y attarder il est plus intéressant de se poser devant l’évocation du passé avec des photos anciennes. 

Ainsi beaucoup de photos anciennes montrent l’attrait du vélo de tout temps,  son utilisation en toutes circonstances,

 

 

autant les adultes que les enfants,

 

 

 

voire des exploits sportifs comme dévaler des escaliers en vélo!!!

ou ce fou du vélo

Photo ancienne - Source forum.tontonvelo.com

 

Beaucoup d’autres photos montrent des célébrités et des stars  chevauchant leur bicyclette.

 

L’engouement pour le vélo (économe en énergie) a de plus en plus « le vent en poupe » du fait de la montée des idées écologiques et de l’urgence de préserver notre planète de la pollution. Dans certains pays (notamment nordiques) c’est devenu tout un style de vie pour se déplacer. En France l’aménagement de pistes cyclables se fait progressivement. Une prise de conscience des avantages de la pratique au quotidien du vélo progresse avec ces notions des bienfaits pour l’environnement et pour la santé publique du fait de l’activité physique.

Tableau de sable - D'après une photo de 1933 - Source Pinterest

 

 

Pour terminer j’ai retenu mon coup de cœur: une photo d’Einstein pour réaliser un tableau de sable avec sa citation que j’affectionne:

« La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre »

 

 

 

 

 

Au hasard du cheminement d’un questionnement

Tableau de sable

 

Tableau de sableJ’ai retrouvé par hasard un petit papier, plié en trois, porteur d’un message, écrit d’une écriture fine et parfois difficilement lisible. Il fait écho à un article précédent « Absence » pour apporter une certaine lumière à un questionnement longtemps resté sans réponse, comme une longue marche dans un désert; mais il ne peut qu’entretenir la profonde tristesse d’être « passé à côté » de non-dits…

 

 

                                 Sens absent

Écouter,

Écouter, écouter, écouter!

Mais avec quel organe si ce n’est la cochlée,

Le tympan, marteau, enclume et étrier?

L’ouïe est condition de la vision,

L’absence d’ouïe modifie la vision,

Au point de la dissoudre à néant

Comme l’argile dissout les morts gisants.

Lire dans les regards, n’est-ce pas

Entendre avant tout les peines

Que le cœur par trop de tendresse

Se refuse à conserver

Au plus profond de ses fibres

Qui lui sont chères?

Ne pas entendre signifiant ne pas être entendu,

La surdité fatale oblige

Le sourd à être mutique

Leurs plaintes secrètes doivent le rester ou disparaître

Dans l’abîme des sentiments.

Mais si le flot de la conscience échoue à étouffer

Le mal complice de la tristesse

Alors le malheureux atteint de l’incurable surdité

Doit quitter le monde charnel qui le déchire

Pour un royaume où il est le Maître,

Le vide où les sens sont prohibés.

Il ne doit pas penser aux pleurs des proches sur son corps mourant

Car les larmes trahissent le sentiment que le sens manquant du sourd

Vise à réduire en pétales de fleurs en une infime fraction de bonheur.

Bienheureux est celui dont l’audition n’a pas faussé compagnie.

Malheureux soit le malentendant

Que la flûte de Syrinx attirait étant enfant

Et qui maintenant ne sont pas le moins du monde

Que l’extase n’est point l’onde que musiciens savent combiner en harmonies,

Mais au contraire au Néant, c’est-à-dire l’absence complète des six sens

                            La Conscience

                                              L’ivresse

                                                              La Mort salvatrice

 

Tableau de sable - D'après une photo de 1933 - Source Pinterest

 

Et il faut continuer d’avancer comme le disait Einstein:

« La vie c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ».

 

 

 

 

 

 

 

Dans le silence des abbayes

 

Sweetheart abbey - Ecosse

 

Soeur Emma« Au détour d’un chemin creux, une porte de bois, dans un châssis en pierres, qu’une croix de fer surmonte: c’est l’entrée de l’abbaye » André Suarès

Cet article pousse la porte des abbayes, monastères, couvents, prieurés… avec  cette question: quelle est la différence entre ces lieux?

Pourquoi un tel sujet? C’est tout un passé de ma jeunesse en fait qui a ressurgi lors de la découverte d’une  petite photo (datant de 1958), retrouvée au hasard du tri d’archives  concernant  mes parents. C’était  « sœur Emma », une cousine de mon père,  à laquelle mes parents étaient très attachés et que nous allions voir quand elle était sur le chemin de nos vacances: Montpellier,  Lyon et Lourdes où elle a terminé sa vie. Mes souvenirs restent vagues quant à ses couvents.

La corrérie - la Grande Chartreuse - source WikipédiaD’autres souvenirs ont ressurgi durant le cheminement de l’approche de ce thème. Le musée du monastère de « La grande Chartreuse » qui ne se visite pas (maison mère des moines-ermites de l’ordre des Chartreux), et donne un aperçu  de la vie des moines.  Il est situé dans la correrie (appelé aussi « maison basse » de ce  monastère) lieu qui était destiné à l’habitat et aux ateliers des frères convers (chargés des travaux manuels et taches séculières du monastère). J’ai aussi en mémoire des chants grégoriens de tradition dans les monastères, mais ceci est à lui seul un vaste sujet!!!

 

J’ai tant d’images en tête,  lors de voyages (en Écosse, en Irlande, en France…),  de  monastères et d’abbayes, de « vieilles pierres » toujours aussi prestigieuses même en ruine qu’il est difficile de ne pas s’égarer dans les recherches sur un tel sujet. En effet quand on ouvre un chapitre sur un mot précis beaucoup d’autres pages se présentent…

 

Car ces lieux de paix sont marqués par l’histoire et le mystère voire le secret et dégagent toute une atmosphère particulière. Certaines abbayes bénédictines, dans différents pays (comme Montserrat en Catalogne, Pluscarden en Ecosse, Göttweig en Autriche…),  ouvrent leurs portes à de nombreuses personnes. Ces gens croyants ou non, de tous les âges sont en quête de silence, de méditation, aspirent à une pause à l’écart du monde ou du travail et recherchent à retrouver « un sens à leur vie » dans le calme et la sérénité.

Kylemore - Irlande - Mausolée D’autres comme l’abbaye bénédictine de Kylemore en Irlande dans le Connémara, fut une école très réputée de par son niveau. Elle fut fondée en 1920 sur le site du château de Kylemore construit à partir d’une histoire d’amour débutée en 1852. La vocation des sœurs a été l’éducation de jeunes filles non seulement irlandaises mais aussi de toutes nationalités mais elle ferma ses portes définitivement pour les élèves en 2010. Elle reste un  agréable lieu touristique, afin d’en financer l’entretien et d’assurer sa pérennité. Un mausolée réunit pour l’éternité le couple Margaret Henry et son mari Mitchell qui sont à l’origine de la construction de ce château achevée en 1871. En 1874 Margaret décéda tragiquement suite à une infection intestinale contractée lors d’un voyage en Egypte, en famille (ils avaient 9 enfants). Son corps fut rapatrié à Kylemore pour y être enterré dans le mausolée du parc du château. En son souvenir, Mitchell Henry fit également bâtir une église gothique dans le parc,  achevée en 1881. Mitchell  est mort quant à lui en 1910 et l’a rejoint « pour l’éternité ».

Kylemore - Irlande

 

Rosserk abbey - IrlandeClaregalway abbey - Irlande Toutes les abbayes ont leur historique qu’il est intéressant d’étudier avant d’y pénètrer. Certaines sont en ruine avec un passé tourmenté et douloureux comme en Irlande où le nom de Cromwell a laissé une trace sanglante de son passage, de destruction et reste dans la mémoire des irlandais. Ces abbayes semblent endormies dans leur lit de verdure et enchantent le promeneur, loin de ces  drames d’antan qui ont pu s’y dérouler.

Kelso Abbey - EcosseCependant quelques fleurs accrochées à leurs murs, quelques oiseaux résidents de ces lieux  insufflent un instantané de vie sur ces belles endormies. Les rais de lumière quand le soleil darde ses rayons réveillent ces vieilles pierres, avivent l’œil du photographe et inspirent le peintre. Ces lieux n’ont rien perdu de leur majesté…

Ross abbey - Irlande

Rosserk abbey - Irlande

 

 

 

 

David Roberts - Melrose Abbey - EcosseCes sites intéressent non seulement l’œil du photographe, des historiens, mais aussi des peintres, des scénaristes (pour des lieux de tournage de films), des écrivains (cadre principal de leur histoire)…  C’est aussi  une adaptation d’un roman porté à l’écran,  comme « le nom de la rose » d’Umberto Eco, qui donne toute la dimension à l’imaginaire et fait voyager aussi dans une bibliothèque irréelle.

 

Parfois la réalité brise un rêve. C’est ainsi que les illustrations du livre de Jules Verne « le rayon vert » ne correspondent pas à une vision de l’abbaye actuelle de l’île de Iona en Écosse (communauté monastique fondée en 563 par Saint Colomban exilé d’Irlande) ainsi que de sa nécropole ainsi décrite par l’écrivain:

« C’est un curieux emplacement, ce terrain semé de pierres funéraires, où dorment quarante-huit rois écossais, huit vice-rois des Hébrides, quatre vice-rois d’Irlande, et un roi de France, au nom perdu comme celui d’un chef des temps préhistoriques. Entouré de sa longue grille de fer, pavé de dalles juxtaposées, on dirait une sorte de champ de Karnac, dont les pierres seraient des tombes, et non des roches druidiques… »

Après plusieurs destructions l’abbaye fut reconstruite en 1930. L’île de Iona (« île des druides ») fut le lieu des couronnements et des enterrements des premiers rois écossais (jusqu’à la fin du XIème siècle).

 

Saint Andrew Abbey - EosseIl est temps d’aborder le vif du sujet à savoir la différence entre ces différents termes: abbaye, monastère, prieuré, couvent.
Une abbaye est un monastère de moines catholiques ou moniales (religieuses contemplatives qui vivent cloîtrées), sous la direction « spirituelle » d’un abbé ou d’une abbesse.Ecosse - Dryburgh abbey
 
 
 
 
 
 
Ils sont voués au travail, à la copie de manuscrits, et à la prière dans la chasteté et l’humilité. Ce sont les abbayes monastiques (essentiellement  bénédictines et cisterciennes, mais d’autres ordres existent comme les chartreux, les ermites de Saint-Paul, les hiéronymites d’Espagne..). On retrouve une  autre sorte d’abbayes, celles de chanoines réguliers (les augustins , les prémontrés), communauté de religieux suivant la règle principalement de Saint Augustin. Outre les moniales bénédictines et cisterciennes, d’autres sont liées à des ordres mendiants (clarisses, dominicaines, carmélites).  C’est l’Ordre de Cluny qui est à l’origine de l’évolution des dénominations et qui définit l’organisation d’une abbaye.
 
 
 

 

Jedburgh Abbey
 
 
 
Abbaye de Sénanque - FranceLes conditions pour élever un monastère au rang d’abbaye varient suivant la règle de chaque ordre religieux. La communauté des moines et moniales qui vivent dans un monastère est menée par un supérieur qui n’a pas le titre d’abbé. Le monastère est souvent rattaché à une abbaye mère  ou directement au supérieur de l’ordre monastique. On retrouve des monastères dans les chrétientés catholique et orthodoxe (monastères des météores en Grèce) mais aussi dans d’autres religions comme le bouddhisme. Le mot monastère vient du grec « monakhos » (solitaire) car les premiers chrétiens qui vouèrent leur vie à la prière étaient des ermites isolés dans le désert d’Égypte.  Les « oblats » sont les enfants confiés aux monastères en vue de devenir moines.
 

 

 
 
 
Abbaye de Cluny - FranceCette communauté de moines et moniales suivent une règle qui dicte leur vie. La règle de St Benoit est souvent appliquée (il fonda l’abbaye du Mont Cassin en 529), d’où l’appellation abbaye bénédictine (d’autres règles existent de St Colomban, St Augustin…). L’influence des bénédictins fut considérable au Moyen Âge dans le domaine intellectuel grâce notamment à leurs ateliers de copie et d’étude de manuscrits et dans le domaine musical (chants grégoriens). Rapidement ces abbayes bénédictines sont devenues de grands centres économiques et intellectuels. Mais la direction des abbayes échappa en partie aux moines et les monastères s’appauvrirent pour diverses raisons. La réforme clusisienne enleva la nomination des abbés aux grands seigneurs pour échapper à l’emprise des laïcs, mais aussi des évêques et des diocèses et plaça les abbayes sous l’autorité directe de la Papauté. Les abbayes devinrent très riches. L’accent fut mis sur la prière et le travail intellectuel des moines, tandis que le travail manuel était en grande partie délaissé par les moines, mais  réalisé  par les paysans cultivant les domaines des abbayes..
 
Puis Les bénédictins subirent plusieurs crises où l’interprétation de la règle de saint Benoît fut remise en question. Ils donnèrent naissance alors à de très nombreux ordres religieux. Ainsi des moines voulurent un retour à un vie dans la sobriété, la pauvreté, une vie collective sévère et le travail manuel. Ils fondèrent l’ordre de Cîteaux des cisterciens popularisé par Bernard de Clairvaux.
 
Les croisades ont entraîné la création au XIe siècle d’ordres monastiques combattants, avec des moines chevaliers (Templiers, Hospitaliers, Chevaliers teutoniques…) vivant dans des commanderies (dirigées par un commandeur).
 
Paray le Monial - Prieuré - FranceLe prieuré est un monastère subordonné à une abbaye plus importante. Il est érigé en abbaye quand il a atteint une certaine autonomie sur le plan économique et personnel (nombre suffisant de moines, novices, postulants). Il est desservi par des moines de l’abbaye,  et  placé sous l’autorité d’un prieur dépendant d’un abbé.
Inchmahome Priory - Ecosse
 
 
 
 
 
Le couvent est plus ouvert sur le monde extérieur qu’un monastère. Il présente une organisation architecturale et sociale spécifiques, une communauté religieuse qui n’a pas vocation monastique et placée sous l’autorité d’un(e) supérieur(e). Les couvents des ordres mendiants (Franciscains, Dominicains, Augustins, Carmélites, …), ou apostolique (jésuites) et des ordres non monastiques apparus dès le XIIIème siècle, sont situés dans les villes (dans les faubourgs et les quartiers les plus pauvres). Alors  que les moines bénédictins, fidèles à la règle de St Benoit,  se consacrent à leurs propriétés agricoles et leurs monastères sont érigés à l’écart des villes. De multiples congrégations religieuses sont rattachées à ces différents ordres de quoi s’y perdre et  « y perdre son latin »!!!
 
Rosserk Abbey - IrlandeAbbayes et monastères sont des lieux clos entourés par une clôture. Le plan est souvent le même d’un édifice à l’autre organisé autour d’une cour carrée ou rectangulaire. C’est le cloître avec un jardin verdoyant autour d’un puits ou d’une fontaine, situé au cœur du monastère, et entouré d’une galerie à colonnades. C’est un lieu de vie essentiel de promenade, de prière, de silence et de méditation pour les moines. Il dessert les autres parties importantes: abbatiale (lieu de culte, église de l’abbaye), salle du chapitre (où l’abbé réunit les moines, lit et commente les chapitres de la Règle de l’Ordre), dortoir, réfectoire.
 
 
 
 
Jedburgh Abbey - EcosseCes cloîtres ont tous quelque chose d’envoûtant, silencieux, à l’architecture simple ou richement sculptée (qu’elle soit romane ou gothique),  tant de fois foulés par les pas qu’on imagine feutrés, des moines. Ils sont un lieu de passage aussi pour des visiteurs, admirateurs de tels édifices qui sont ouverts au public  ou  lieux abandonnés  et en ruine. Ces sites conservent toujours une certaine âme dont le connaisseur veut s’imprégner et que l’amateur de photo cherche à capturer avec son objectif, guettant le moindre rai de lumière, le meilleur cadrage pour choisir la bonne perspective…
 
 
 
 
 
Tableau de sableA la Révolution beaucoup de monastères ont été confisqués, vendus, voire détruits partiellement ou en totalité…La coule est le vêtement long des moines, avec capuchon et manches longues, porté pour les offices ( au nombre de 7:  vigiles, laudes, tierce, sexte, none, vêpres et complies).
 
 
 
 
 
Tableau de sablePour conclure: cet article n’est qu’un « survol » de ce sujet, car la recherche de l’historique d’une abbaye, d’un ordre religieux, etc… projette sur tellement d’autres voies qu’il est difficile d’être synthétique. Internet est vraiment un « puits de connaissances » sans fond et plus on avance dans la connaissance plus on a l’impression de s’égarer dans un dédale et de maitriser si peu de savoir!!!
 

 

 

« Partons, dans un baiser, pour un monde inconnu » Alfred de Musset

Tableau de sable - Le baiser de Rodin

Comme la Saint Valentin approche, il m’a été suggéré de m’inspirer de ce thème pour réaliser de nouveaux tableaux de sable. Je m’étais  déjà intéressée à cette fête dans un article précédent l’an dernier où j’avais eu envie d’explorer le domaine des anniversaires de mariage (« Traits d’union ») et de rechercher l’historique de la Saint Valentin. L’intérêt que je porte sur le sable me permet de poursuivre ma quête de sujets qui se prêtent à la réalisation de tableaux de sable (naturel), art difficile qui demande de la patience où parfois le résultat escompté n’est pas toujours au rendez vous.

D’abord à la recherche de citations sur le mot « amoureux », j’en  ai trouvé beaucoup avec le mot « amour »  et peu avec ce mot « amoureux » qui définit la Saint Valentin. Je retiens celle d’Einstein:

« Ce n’est pas à cause de l’attraction terrestre que les gens tombent… amoureux! »

Et un anonyme a écrit

« Il vaut mieux tomber amoureux que dans un précipice!!! »

Tableau de sable - Ouzbekistan - Tashkent - Sculpture Hôtel Shodlik Plusieurs métaphores concernent cette expression « tomber amoureux », notamment celle qui fait référence à la flèche de Cupidon-Eros le Dieu de l’Amour. Psychiatres, psychanalystes, psychologues, sexologues, scientifiques… ont développé leurs théories à ce sujet, mais en faire le parcours  serait trop long à développer!!! Historiquement certains ont même parlé de « maladie mentale » en retenant tous les « symptômes ». Ne dit-on pas « l’amour fou »? Quand on tombe amoureux, on est en général aveugle, sourd et muet. En neurosciences le fait de tomber amoureux relève de deux hormones de l’amour, la dopamine et l’ocytocine, libérées dans le cerveau, mais l’inconscient joue aussi un rôle important.

L’amour depuis la nuit des temps enflamme bien des esprits et occupe une grande place dans l’Art. Il mobilise bon nombre de grands penseurs, de philosophes, de scientifiques. C’est un des principes de vie.  Quand on « tape » ce mot dans un moteur de recherche sur internet le nombre d’articles est tellement impressionnant que ça donne un certain « vertige ». Serait-ce là une des facettes du « vertige de l’amour »!! Il est la trame de bon nombre de livres, de scénarios de films, de poésies, de chansons, musique et opéras mais aussi de peintures et de sculptures…. Aborder ce thème entraine donc de faire des choix.

Débutons donc par le baiser avec cette chanson de Georges Brassens:

Tableau de sable - G. BrassensLes amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s’foutant pas mal du regard oblique
Des passants honnêtes,

Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics,
Bancs publics, bancs publics,
En s’disant des « Je t’aime' » pathétiques,
Ont des p’tits gueules bien sympathiques!

Ils se tiennent par la main,
Parlent du lendemain…

Pour en revenir à l’origine de ma recherche d’inspiration pour des tableaux de sable, mes premières pensées se sont orientées d’abord vers les baisers célèbres que nous avons « capturés » avec notre objectif photo lors de « chasses photographiques »: Rodin, Canova, Klimt, Brancusi, Canova…

 

C’est ainsi que nos pas nous ont conduits dans des musées, mais aussi dans  les cimetières de Paris,  et un jour vers le baiser de Brancusi dans le cimetière du Montparnasse. Cette sculpture est gravée en un seul bloc de pierre qui allie éternité de l’amour et de la pierre. Elle orne la tombe de Tatiania Rachewskaïa, jeune Russe qui se serait suicidée à Paris, par amour, en 1910 (Eros et Thanatos réunis).  Mais cette sculpture est maintenant dissimulée dans un coffrage en bois, sous vidéosurveillance pour la protéger de diverses dégradations. Elle est l’objet d’une controverse juridique opposant les héritiers russes de Rachewskaïa et les institutions françaises. En effet, les sculptures de Brancuși ont pris beaucoup de valeur marchande et sont actuellement très prisées sur le marché de l’art. Les héritiers voudraient la récupérer pour la vendre, mais le ministère de la culture a refusé. Elle est classée monument historique depuis 2010 et appartient officiellement à la ville de Paris.

Romeo et Juliette - Frank Dicksee - 1884 - Source Wikipédia Beaucoup de peintres se sont laissés guider par ce sujet au travers des grandes légendes d’Amour, comme Roméo et Juliette, Tristan et Yseult, Héloise et Abelard… Ce sont notamment les romantiques comme Edmund Blair Leighton qui un jour avait retenu mon attention.

Mais je me suis uniquement  arrêtée en Italie notamment à Stabie  (vers Pompéi) et ses fresques dans la villa Adriana pour faire un tableau de sable (mais difficile à reproduire!!).

 

 

 

 

La magie est partout à Herculanum, Boscoréale, Pompéi, musée de Naples… où on tente d’imaginer le décor pictural dans les maisons d’alors (mais dévoilant aussi les mœurs dans  les lupanars à cette époque…).

 

Tableau de sable - Marilyn MonroeDe très nombreux écrivains et poètes (de Ronsard à Musset et Lamartine…  puis à Aragon et Eluard…) nous transportent aussi dans ce monde envoûtant  où tout le monde aspire à s’y retrouver. Dans l’enfance ce sont les contes avec des fins heureuses (Blanche Neige, Cendrillon, La Belle au bois dormant…) qui ont entretenu l’imaginaire et le charme d’une vie harmonieuse à deux. Autrefois des romans photos ont tenu en haleine bien des lecteurs. Maintenant le domaine cinématographique crée des scénarios à l’infini et projette toutes ces images qui surgissent dans un univers pouvant paraitre réel par le jeu des acteurs. Les écrits et les images transportent ainsi lecteur et spectateur vers un monde qu’ils idéalisent et recherchent. Ne voit-on pas fleurir tant de sites de « rencontres » pour trouver l’âme sœur et ne plus être seul. La danse et la musique peuvent également faire jaillir une étincelle.

 

Tableau de sable - Violoniste

 

Tableau de sable - Pont de Brooklyn en hiver - New-YorkDe nombreux pays offrent des lieux mythiques pour amoureux comme Venise ou le Taj Mahal… Mais ce sont aussi des voyages lointains vers des îles paradisiaques, vers une terre de dépaysement, voire la découverte d’une ville, d’une  capitale (comme Paris: la Tour Eiffel, le pont des Arts…), un vieux village… offrant plein de lieux plaisants de promenade permettant à l’esprit de s’évader du quotidien et construire un futur prometteur à deux. Qui n’a pas rêver d’un voyage dans l’Orient-Express,  d’un week-end amoureux dans un relais château, de jeter une pièce de monnaie dans un puits, une fontaine ou un bassin pour la réalisation d’un souhait ou de s’asseoir sur une pierre en faisant le vœu de trouver « l’élu de son cœur »….

 

Pont des Arts - ParisLe Pont des Arts à Paris était au départ une passerelle (la passerelle des amoureux), premier pont métallique de Paris réservé aux piétons (de 9 arches en fonte, 1801-1804). La conception voulait qu’il apparaisse comme un jardin suspendu avec arbustes, fleurs et bancs. Modifié en 1852, il fut soumis à un droit de péage et ne compta plus que 8 arches. Le pont fragilisé par des collisions de bateaux et les bombardements s’effondra en 1979 et fut démonté. Le pont actuel fut construit entre 1981 et 1984 à l’identique (mais passerelle avec 7 arches). Depuis lors de nombreux « cadenas d’amour » ont été  accrochés par des couples sur les parapets grillagés.Pont des Arts - Cadenas d'amour - Source Wikipédia Cela engendra une polémique du fait de l’aspect inesthétique (« dégradation » du patrimoine) et du poids excessif engendré par le métal (45 tonnes). En 2014 la mairie de Paris y mis fin et remplaça le grillage par des panneaux en verre. De nombreux peintres (Renoir, Signac, Pissaro…) le prirent comme modèle et le cinéma comme décor pour certaines scènes. Il inspira aussi des chanteurs là encore comme G.Brassens:

Jean Béraud - Le Pont des Arts par grand vent - 1880-1881 - Source WikipédiaSi, par hasard
Sur l’Pont des Arts
Tu croises le vent, le vent fripon, prudence Prends garde à ton jupon
Si, par hasard
Sur l’Pont des Arts
Tu croises le vent, le vent maraud, prudent Prends garde à ton chapeau.

 

Un Art de Vie

 

Je ne peux qu’effleurer ce vaste sujet concernant ce sentiment amoureux. Parfois il s’agit d’un feu follet, un feu de paille… mais il peut initier un long parcours d’une vie à deux.

Dans de nombreux  films anglo-saxons ou séries on retrouve ces échanges sempiternels « I love you » – « I love you too » mais récemment au « je t’aime » classique la réponse a été « miaou » que chacun peut interpréter comme il veut mais que j’ai beaucoup appréciée (car inhabituelle et de plus je suis une amoureuse des chats!!).

 

Aquarelle - Carnet de voyageLes symboles de la Saint Valentin sont avant tout les cœurs, sièges de l’émotion et à l’origine de l’amour. La forme actuelle existe depuis l’antiquité. Au XIIIème siècle les premières illustrations de ce signe amoureux  n’ont pas le même graphisme mais ressemblent plus à une pomme de pin ou une poire. Un médecin Galien qui soignait les blessures de gladiateurs avait observé et décrit le cœur humain comme une pomme de pin. Notre représentation actuelle, apparue dans un manuscrit, date du XIVème siècle. En fait cette forme servait dans l’antiquité à représenter des feuilles de lierre pour les couronnes de prêtres, divinités et  jeunes mariés étrusques. Cyrène ville antique avait apposé ce même signe sur sa monnaie, représentation d’une graine d’un plante locale le silphium utilisé dans des décoctions contraceptives.

Eros - Picadilly Circus - Londres

 

Cupidon – Éros, le Dieu de l’amour, muni de son arc et de flèches aux pointes d’argent,  pour transpercer les cœurs, symbolise le « coup de foudre » amoureux. Selon la mythologie il tomba amoureux d’une simple et très belle mortelle Psyché. Il voulut l’épouser mais sa mère Vénus s’y opposa et soumit Psyché à des épreuves. Cupidon plaida sa cause auprès de Jupiter qui ordonna à Mercure d’enlever Psyché pour la conduire à l’Olympe où elle bu le nectar des Dieux (ambroisie), devint alors immortelle et pu enfin être avec Cupidon.

 

 

RoseDes couleurs le rouge et le blanc, des fleurs et des oiseaux sont associés à l’amour. La rose, fleur d’Aphrodite – Vénus, la déesse de l’amour et de la beauté, est traditionnellement offerte à la Saint Valentin, avec selon sa couleur une expression différente. Le rouge désigne la passion, le blanc la pureté  des sentiments (blanc comme le magnifique duvet des cygnes et la couleur des colombes). Le cœur rouge évoque un sentiment sincère et profond. Le cygne, oiseau préféré de Vénus, entretient une relation monogame et représente le symbole de la loyauté et de la fidélité. La colombe figure la douceur, pureté et simplicité. Dans la culture amérindienne il est une coutume d’offrir une plume de colombe pour déclarer son amour.

Un autre symbole,  « X » , selon une ancienne tradition est sensé représenter le baiser. Les personnes ne sachant ni lire ni écrire apposaient cette marque comme signature et signifiait « je t’embrasse » à la fin d’une lettre. Cette coutume remonte au début du catholicisme où ce X représentait la croix du Christ symbole de foi et où embrasser la croix avait valeur de serment.

Il est de tradition d’offrir aussi du chocolat qui selon les spécialistes contiendrait de la phényléthylamine de la famille des endorphines. Appelée « molécule de l’amour » elle ferait ressentir la même sensation que l’état amoureux. Le chocolat est le symbole de volupté et de plaisir partagé. Les Aztèques pensaient qu’il améliorait la passion et l’extase.

Cyrano de Bergerac - Source PinterestJe vais terminer  avec Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand:

« Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ? Un serment fait d’un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui veut se confirmer, un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ; c’est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d’un peu se respirer le cœur, et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme ! »